Simon Kjær et ses Vikings défient les Bleus

Avant #FRADAN, la parole au plus Français des Danois.

Et si cette semaine était celle de Simon Kjær ? Après avoir soufflé sa vingt-sixième bougie jeudi dernier, puis triomphé des USA (3-2) le lendemain avec sa sélection danoise, le Viking lillois s’apprête à croiser le fer avec les Bleus, dimanche à Geoffroy Guichard. Un stade qu’il a d’ailleurs fréquenté le week-end passé sous le maillot des Dogues. Tout est donc réuni pour passer avec lui en mode interview.

Simon, bonjour. Comment te sens-tu à quelques jours de cet alléchant France-Danemark ?
Très bien. On reste sur une jolie victoire face aux États-Unis (3-2) et on s’apprête à disputer une autre belle affiche. Ce France-Danemark est forcément un match spécial pour moi qui me sens ici comme à la maison, dans ce pays.

D’autant plus particulier qu’il se disputera dans un Chaudron dont tu as foulé la pelouse le week-end dernier…
C’est plutôt marrant de retrouver Saint-Étienne, c’est vrai, même si j’espère naturellement ne pas vivre le même scénario que dimanche (défaite 2-0). Est-ce un avantage pour moi ? Absolument pas. Ce sont deux matchs totalement différents. J’espère simplement que le terrain sera en bon état. Le reste n’est qu’un détail, un symbole.

Pourquoi cette rencontre, bien qu’amicale, constitue un rendez-vous important pour l’équipe nationale du Danemark ?
Ça reste un match très intéressant car il va nous permettre de nous situer face à une grande nation européenne. Nous sommes plongés dans les éliminatoires de l’Euro 2016, dont notre prochaine échéance se tiendra à l’issue du championnat (Danemark-Serbie, le 13 juin). Il est donc essentiel de se retrouver ensemble et de revenir aux bases, de répéter ce qu’on est supposés faire durant la compétition.

Quelles sont les qualités de cette sélection nationale ?
Nous sommes une équipe qui se donne toujours à 100%. On essaye de faire le maximum sur le plan individuel, mais aussi collectif, avec des éléments dotés de qualités différentes. Nous n’avons peut-être pas de grands noms, comme les Bleus, aucun de nos joueurs n’évolue dans un très grand club européen, mais notre équipe est soudée. C’est ce qui nous donne une très grande force. Je n’en ai jamais douté.

Le Danemark est actuellement leader de son groupe I des éliminatoires de l’Euro 2016. Est-ce une surprise pour toi ?
Non, pas du tout. Notre dernière victoire en Serbie (1-3) a été importante dans l’optique de cette première place. Pourtant, nous avons parfois joué de malchance, comme face au Portugal (0-1). Nous nous sommes inclinés sur un but de Cristiano Ronaldo dans le temps additionnel. Cela me rappelle la saison dernière, lorsqu’on avait manqué les play-offs pour la Coupe du Monde à cause d’un but encaissé à la dernière minute contre l’Italie (2-2). Tout ça pour dire que tout se joue souvent sur des détails. Se qualifier pour l’Euro en France est un vrai objectif. C’est d’autant plus envisageable que les deux premiers y accèderont directement (le troisième participera au barrage).

Es-tu le même joueur lorsque tu enfiles le maillot danois ?
Oui, j’essaye de l’être. Je fais tout pour ne pas changer d’état d’esprit. Je tâche aussi de prendre autant de responsabilités en sélection qu’avec le LOSC pour être performant.

« Je suis ravi de pouvoir affronter cette grande nation du football pour la première fois de ma carrière. Ce sera un gros match. J’ai vraiment hâte. »

 

Ton état d’esprit est-il différent lorsque tu abordes une rencontre amicale ?
(il hésite longuement) non, il ne l’est pas. Je prépare tous mes matchs de la même façon, peu importe qu’il s’agisse d’un amical ou non. Quand j’entre sur un terrain, je ne pense plus à la compétition. En ce moment nous sommes en pleine saison, on enchaîne simplement les échéances. On ne peut pas se permettre de ne pas être à 100% face à la France.

À ce propos, quel regard portes-tu sur cette équipe de France ?
(sans hésiter) C’est une grande (il se reprend), une très grande sélection. On sent chez les Bleus une vraie montée en puissance depuis trois ou quatre ans. Auparavant, vous avez connu une période plus délicate, n’est-ce pas ? Aujourd’hui, je constate beaucoup de qualités dans toutes les lignes, à chaque poste. Je suis ravi de pouvoir affronter cette grande nation du football pour la première fois de ma carrière. Ce sera un gros match. J’ai vraiment hâte.

Plusieurs joueurs danois ont fait leur apparition en Ligue 1 ces dernières saisons. Quelle est ton explication à cette "vague viking" ?
Je pense sincèrement que la Ligue 1 représente un bon compromis pour les footballeurs venant du championnat danois. Elle est d’ailleurs de plus en plus suivie chez nous, même si elle n’atteint pas encore la popularité de la Premier League ou de la Liga. Alors bien sûr, dans la vitesse de jeu et la technique, le niveau est bien plus élevé en France, mais il y a aussi beaucoup de qualités au Danemark. Nos manières de jouer se ressemblent. Ici, on a donc la possibilité de progresser et de développer des qualités différentes de ce qu’on a chez nous.

Merci Simon (@simonkjaer1989). #FRADAN, c’est ce dimanche 29 mars (21h) au Stade Geoffroy Guichard de Saint-Étienne.