Kevin Koubemba : "Savourer et saisir ma chance"

Kevin Koubemba se confie à quelques jours de #FCNLOSC.

Un "petit" nouveau d’1m92 a récemment disputé ses premières minutes avec le groupe professionnel losciste. En quelques jours, Kevin Koubemba - arrivé l’été dernier de l’Amiens SC - a intégré le groupe de René Girard, prolongé son contrat jusqu’en 2017 puis fêté sa première titularisation en Ligue 1. Alors que FC Nantes-LOSC se profile, partons à la rencontre de cet attaquant franco-congolais de 21 ans.

Coulommiers, Amiens puis le LOSC.

« J’ai débuté à Coulommiers, où je suis né, avant d’être repéré par Amiens vers 13 ou 14 ans. J’y ai alors fait mes classes avant de signer professionnel, à 18 ans. Lorsque l’ASC a perdu son statut pro, je me suis retrouvé sans club. L’opportunité de rejoindre le LOSC, un challenge intéressant, m’a été présentée. J’y ai passé un essai, qui s’est avéré concluant, avant de débuter la saison avec la CFA. J’ai toujours souhaité devenir footballeur professionnel. Ma mère me raconte souvent que je lui "cassais les pieds" pour qu’elle me prenne une licence. À l’école, j’étais bon élève. Je suis allé jusqu’au bac, avant de basculer à 100% sur le ballon rond. J’ai la chance d’avoir des proches qui me soutiennent beaucoup. »

Un attaquant polyvalent.

« Lors de mon arrivé au LOSC, j’ai discuté avec Stéphane Adam, l’entraîneur de la réserve (retrouvez ici son avis sur Kevin Koubemba). Il m’a expliqué ce qu’il attendait de moi. La suite s’est bien déroulée (il a inscrit 8 buts en 10 matchs de CFA). Mon profil ? Je me considère comme un attaquant d’espaces, plutôt axial, qui essaye d’exister dos au but et dans les remises. J’aime aussi prendre la profondeur et multiplier les appels. J’essaie d’être performant techniquement. Dire que je suis un buteur est présomptueux à l’heure actuelle. Mais j’espère pouvoir me considérer comme tel dans quelques temps. »

Né en France, mais international congolais.

« Je faisais partie de la liste élargie des 30 Diables Rouges (à ne pas confondre avec leurs homologues belges) pour la CAN. Je regarde bien entendu la compétition. Il existe une vraie effervescence autour de cette équipe du Congo, surtout après 14 ans de "disette". Je suis leur premier supporter et j’espère faire partie de la prochaine aventure. Je suis fier de disposer de la double-nationalité, mais ça reste un honneur pour moi de défendre les couleurs de mon pays d’origine. Je l’ai d’ailleurs découvert à l’occasion de ma première sélection, contre l’Afrique du Sud (défaite 0-2, le 11 octobre 2014) qui m’a permis de rencontrer ma famille. Je pensais beaucoup à ma mère et à mes proches. C’était un moment fort, mais en rien comparable avec ma deuxième sélection, puisque ma mère était en vacances sur place. Ça restera à jamais gravé dans ma mémoire. »

Des débuts en Ligue 1 à la prolongation de contrat, il n’y a qu’un pas.

« Tout va très vite dans le football. Les aléas du moment m’ont permis d’entrer rapidement en jeu face à Lorient (1-0). Lors de la semaine d’entraînement suivante, le coach a estimé que j’étais apte à débuter une rencontre et a fait appel à moi contre Monaco (0-1). Peu de temps avant cela, j’avais prolongé mon contrat avec le LOSC, un souhait commun du club et de ma part qui me permet de travailler dans la sérénité. Il ne faut pas pour autant s’endormir sur ses lauriers. L’histoire peut être belle. À moi de savourer, de rester lucide et de continuer à travailler pour garder ma place. Nicolas Girard (l’entraineur adjoint) me donne beaucoup de conseils. J’apprends à ses côtés.»

CFA-Ligue 1, le grand écart.

« Il y a effectivement un fossé important entre ces deux divisions. Ça joue plus vite, les passes sont très précises, mais ça ne reste malgré tout le même sport. J’essaie de m’adapter et de prendre mes repères assez rapidement. Je m’entends bien avec Sofiane Boufal, car nous sommes arrivés au même moment. Toujours est-il que l’ensemble du groupe m’a bien accueilli. Personnellement, je pense que je peux mieux faire. Il y a encore du travail, dans la justesse technique, les transmissions ou la finition. J’essaie de m’améliorer quotidiennement à l’entraînement. Mon premier but dans l’élite ? J’espère qu’il arrivera bientôt ! Je n’ai pas de date précise en tête, mais le plus rapidement possible, si j’ai la chance d’être à nouveau appelé par le coach. Maintenant, je ne suis pas focalisé sur mes stats, je pense avant tout au collectif. »

Apporter de la fraîcheur et prendre des risques.

« On connait quelques difficultés à l’extérieur depuis le début de saison. J’estime malgré tout que nous n’avions pas réalisé un mauvais match à Lorient. On a encaissé un but évitable alors qu’on n’a pas été souvent mis en danger. Ce saut de concentration nous a coûté cher. À nous joueurs offensifs de nous lâcher, dans le bon sens du terme. Sans se chercher d’excuses, n’oublions pas que Sofiane et moi faisions nos débuts en Ligue 1 et qu’Adama (Traoré) continue de prendre ses marques. Il faut nous laisser un peu de temps. On manque parfois d’audace et on va tenter de pallier à cela en allant vers l’avant et en tentant davantage. Les jeunes, dont je fais partie, apportent de la fraîcheur, mais ce n’est pas suffisant à ce niveau de compétition. On doit apporter encore plus. »

Ronaldinho comme modèle.

« Peu importe la concurrence, ce sera compliqué de se faire une place, je le sais. Je vais continuer de donner le meilleur de moi-même pour faire mes preuves. Il existe une vraie carte à jouer pour nous les jeunes, puisqu’on nous donne du temps de jeu. À chacun d’entre nous de saisir sa chance, de s’imposer et de continuer à progresser pour être régulièrement appelé. En termes de régularité, Messi ou Ronaldo restent des exemples. C’est impressionnant ce qu’ils réalisent. Tout footballeur doit s’en inspirer. De mon côté, j’aimais beaucoup Ronaldinho quand j’étais petit. Aujourd’hui, je n’ai pas de modèle en particulier. » 

Merci à Kevin Koubemba.