Philippe Brunel, un Dogue en Nord nous parle du derby

Avant #RCLLOSC, Philippe Brunel évoque ses souvenirs dans le #DerbyDuNord

Il en a connu des derbies, que ce soit avec le LOSC ou avec le RCL. Lensois (1991-2001) puis Lillois (2001-2005), Philippe Brunel connaît bien l’odeur de ce sommet régional. De la passion… De la pression… Voici quelques-uns des termes employés par l’ancien milieu de terrain pour qualifier ce "Nordico" entre voisins Nord-Pas de Calaisiens. Entretien.

Philippe, bonjour. Tu n’es sûrement pas sans savoir que le #DerbyDuNord fait son retour dimanche. Parle-nous un peu de l’atmosphère entourant ces rencontres si particulières, a fortiori pour un Nordiste comme toi ?
C’est vrai qu’étant né à Boulogne-sur-Mer et ayant évolué dans les deux clubs, je suis bien placé pour en parler (rires). Entre le premier "Nordico" auquel j’ai participé et aujourd’hui, la tension est nettement retombée. Cependant, la rencontre de dimanche pourrait me faire mentir puisque la pression existe. Les deux clubs traversent une mauvaise passe actuellement. Ils souhaiteront se relancer.

Tu as été le bourreau des Lillois en marquant à plusieurs reprises face à eux, avant de signer dans le camp d’en face. On imagine que ton cœur sera partagé dimanche …
J’ai passé de très bons moments dans les deux clubs, c’est vrai. Le RCL a d’abord beaucoup compté puisque j’y ai été formé et y ai gagné plusieurs trophées (champion de France 1998, vainqueur de la Coupe de la Ligue 1999). Je suis ensuite arrivé à Lille à une époque charnière, sous les ordres de Vahid Halilhodzic, puis Claude Puel. Je pense que la réussite du club et notamment son doublé coupe-championnat en 2011 sont le fruit de longues années de travail. Quoi qu’il en soit, je n’ai pas réellement de préférence pour l’une des deux équipes. Je souhaite évidemment qu’on puisse encore vivre le derby la saison prochaine et que les gens continuent à prendre du plaisir en se rendant au stade.

« Espérons que le derby de dimanche soit une belle fête, sur le terrain comme en tribunes.»

Tu as pris part à plusieurs derbies tout au long de ta carrière, que ce soit avec Lens, Lille, Sochaux ou Angers. Qu’ont-ils de plus, ces RCL-LOSC ?
Parmi ceux auxquels j’ai participé, ceux du Nord étaient sans doute les plus impressionnants et les plus chauds, incomparables avec les Angers-Nantes, par exemple. Ce genre de rendez-vous reste avant tout important pour la suprématie régionale. On a envie de faire plaisir à nos supporters mais, au final, ça ne rapporte que trois points. Espérons que celui de dimanche soit une belle fête, sur le terrain comme en tribunes.

Quel est ton meilleur souvenir de derby du Nord ?
Je préfère te prévenir tout de suite, il risque de ne pas plaire aux supporters lillois (sourire), puisqu’il s’agit d’un match où j’étais du côté Sang et Or. Lors de la saison 1996-1997, on bat le LOSC sur la plus petite des marges (1-0) et je suis l’unique buteur de la rencontre. Si j’en garde un tel souvenir, c’est surtout parce qu’à titre personnel, j’étais un peu en difficulté à ce moment-là, avant l’arrivée de Roger Lemerre, qui m’a réintégré au groupe et m’a permis de rejouer régulièrement. Ce soir-là, la réussite me souriait à nouveau.

Comment imagines-tu la rencontre de dimanche ?
(il réfléchit quelques instants) Difficile de prédire… Les scénarii peuvent être très différents. Soit les deux équipes chercheront à bien défendre, à rester en bloc et à profiter de la moindre opportunité, ou alors on peut assister à une rencontre enlevée avec beaucoup d’occasions. N’oublions pas qu’un nul n’arrangerait personne ! Le fait que ce soit au Stade de France ajoute une dimension particulière puisque cette enceinte sert toujours pour les grands évènements.

Concernant le LOSC, que retiens-tu de tes quatre années chez les Dogues ?
Pour tout te dire, si j’avais pu terminer ma carrière à Lille, je l’aurais fait volontiers puisque je m’y sentais très bien. Malheureusement, nous ne sommes pas parvenus à trouver un accord avec les dirigeants de l’époque. C’était déjà un club avec beaucoup de valeurs, humainement irréprochable, le top pour moi. J’y ai passé trois ans et demi de qualité avec des coachs charismatiques ayant beaucoup d’impact sur leurs hommes.

Si tu devais ne retenir qu’un seul moment de ton passage, ce serait lequel ?
Sans doute ma dernière saison lilloise, lorsque l’on finit deuxième derrière l’Olympique Lyonnais. Pendant une partie de cet exercice 2004-2005, on espérait vraiment lutter pour le titre de champion mais Lyon était encore largement au-dessus, un écart de niveau qui s’est rétréci au fil des années. Je reste attaché au club et continue à suivre ses résultats, en championnat comme en Europa League. Je suis convaincu qu’à force de travail, la réussite finira par revenir. Il y a beaucoup de talent au LOSC.

Avant de se quitter, peux-tu donner de tes nouvelles aux supporters lillois qui ne t’ont pas oublié ?
Cette année, j’entraîne l’Olympique de Valence (PH régionale), une fonction bien différente de celle de joueur, mais que je prends vraiment à cœur. J’ai devant moi un beau challenge à réaliser. Pour l’instant, tout se passe bien, en espérant que ça continue ainsi. L’objectif est évidemment d’atteindre le plus haut niveau possible. 

Merci Philippe Brunel. Le #DerbyDuNord, c’est ce dimanche (17h) à suivre sur beIN SPORTS 1.