#70AnsLOSC : Quand un supporter se souvient…

Lorsqu'un amoureux du LOSC depuis plus de 40 ans raconte ses souvenirs lillois...

Le mardi 25 novembre 2014 va marquer les 70 ans de la création du LOSC. Pour fêter cet anniversaire et jusqu'à cette date, LOSC.fr et LOSC TV revisitent l’histoire lilloise. Aujourd’hui, nous nous sommes placés dans la peau d’un amoureux du LOSC. Inconditionnel depuis plus de quarante ans, Benoît Guilbert préside également la section de supporters des Dogues Audomarois. Il nous parle de sa passion.

Benoît, bonjour. En creusant aussi loin que possible dans votre mémoire, à quand remonte votre tout premier souvenir lié au LOSC ?
Je me revois venir à Grimonprez-Jooris lorsque le stade était encore neuf, à la fin des années 70. J’avais huit ans. J’en ai 44 aujourd’hui. C’est mon frère qui m’a amené avec lui, il était déjà fan du LOSC depuis pas mal de temps. Nous sommes originaires de Watten, dans les Flandres, mais nous avions de la famille à Lomme. Du coup, il a vite attrapé le virus, du temps du stade Henri Jooris, déjà. Il me l’a transmis et je l’ai moi-même communiqué à mes enfants.

Aujourd’hui, que représente le LOSC dans votre vie ?
Une bonne partie, pour ne pas dire plus. Avec ma femme et mes enfants, nous sommes désormais abonnés. J’ai d’ailleurs appelé mon fils Djezon, comme Boutoille. Lorsqu’il est venu au monde, à Calais (comme l’ancien joueur du LOSC), l’état civil ne voulait pas accepter l’orthographe comme nous la voulions. Il a donc été nécessaire de vérifier dans les registres que le Djezon que nous connaissons tous était né là-bas.

Et puis il y a aussi votre section…
Les Dogues Audomarois, un groupe que j’ai créé avec mon frère en 2000. L’objectif est bien sûr de supporter notre équipe à domicile comme à l’extérieur, mais aussi d’offrir la possibilité à des amoureux du LOSC vivant loin de la métropole d’avoir accès aux matchs à travers des déplacements.

Quel est votre plus beau moment au stade ?
Le doublé 2011 été un moment fort, mais ma plus belle émotion est incontestablement celle ressentie lors de LOSC-Bordeaux en 1985. Il s’agissait d’un 1/16e de finale de Coupe de France. Après avoir perdu 3-1 à l’aller en Gironde, on l’a emporté 5-1 (a.p.) à Grimonprez-Jooris. Ce soir-là, l’ambiance était surréaliste, je n’avais jamais connu ça par le passé ! Cette saison-là, nous avons été sortis en demi-finale par Monaco (2-0, 0-1). Pour la petite histoire, on y avait tellement cru que nous avions acheté à l’avance nos billets pour la finale… qui fut finalement Monaco-PSG (1-0).  

Vous souvenez-vous du tout premier joueur que vous ayez admiré ?
(sans hésiter) Un peu, oui. Il s’agissait de Pierre Pleimelding. "Ploum", comme on le surnommait, c’était la classe à l’état pur, un vrai avant-centre qui marquait beaucoup de buts et qui se démenait comme un beau diable devant. Il était incontestablement la star de l’équipe à l’époque.

« Tout mon entourage est Lillois. C’est ancré en nous, comme une sorte de tradition familiale. On naît supporter et on le reste pour toujours. »

 

Quand vous parlez du LOSC à des supporters d’autres clubs, quelle est votre plus grande fierté ?
(il réfléchit) J’ai beau chercher, je ne connais pas une personne qui ne supporte pas le LOSC. Tout mon entourage est Lillois. C’est ancré en nous, comme une sorte de tradition familiale. On naît supporter et on le reste pour toujours. Maintenant, il est clair que ce qui me rend le plus fier, c’est surtout le chemin parcouru.

Que voulez-vous dire par là ?
J’ai connu le LOSC à Grimonprez Jooris avec 2 500 spectateurs en tribunes. Alors forcément, quand on se rend au Stade Pierre Mauroy, c’est le jour et la nuit. Et ça, personne ne doit l’oublier. La vie d’un club est faite de hauts et de bas, mais dans les moments difficiles, il faut simplement se montrer indulgent et se souvenir qu’il y a quelques années, on jouait le maintien. On a quand même franchi un sacré palier !

Lorsqu’on est supporter, quelle est la plus belle émotion qu’on puisse ressentir ?
Pour moi, le simple fait de me rendre au stade me procure du bonheur. On le vit à fond avec les copains, la famille. Je repense par exemple à notre déplacement à Everton. Le voyage à lui seul fut une aventure. Au fil des années, on s’est tissé un réseau de connaissances, d’abonnés qui sont progressivement devenus des amis. On vient voir le LOSC pour vivre cette adrénaline, cette envie de se lever. C’est comme une drogue, on ne peut plus s’en passer.

Merci à Benoît pour sa disponibilité.