A.Montaroup : "Borisov voudra surtout bien défendre"

Aurélien, bonjour et merci de nous accorder cette interview. Peux-tu, tout d’abord, nous dresser un portrait du football bélarusse ?
Contrairement aux apparences, les Biélorusses sont de bons manieurs de ballon. Quand je suis arrivé au Dinamo Minsk, je m’attendais à un jeu physique, mais j’ai remarqué dès le premier entraînement que les joueurs étaient plutôt efficaces sur les espaces réduits. On a notamment pu le constater il y a quelques jours avec leur équipe nationale contre les Bleus (3-1).

Dans ce championnat, le BATE Borisov apparaît comme le meilleur club du moment (6 titres consécutifs). Comment expliques-tu cette suprématie ?
Par le fait qu’ils gardent la même ossature d’une saison sur l’autre. Quand un joueur s’en va, un jeune prometteur prend sa place et se hisse au même niveau. Au final, l’équipe possède une certaine régularité due à son expérience acquise en coupes européennes, ainsi que sur la scène internationale, puisque la plupart des éléments de cette écurie sont internationaux.

« Les jambes biélorusses commencent à peser, d’autant que le BATE a disputé plusieurs matchs de tour préliminaire (6 rencontres) avant d’accéder à cette phase de poule de Champions League. »

À quoi doit-on s’attendre sur le terrain ?
À un 4-4-2 bien huilé. Le gardien, Gorbunov, est très bon sur sa ligne, c’est un vrai chat. Mais, il peut se retrouver en difficultés lorsqu’il s’agit de sortir. En défense, c’est tactiquement solide et puissant sur l’homme. Les deux arrières centraux savent mettre beaucoup d’impact, à l’image du Serbe Simic qui peut parfois faire preuve de nervosité. En ce qui concerne le milieu de terrain, il est animé par deux numéros 6 au petit gabarit qui ratissent énormément de ballons.

Et pour ce qui est de l’animation offensive ?
Leurs deux ailiers n’hésitent pas à se projeter vers l’avant et à centrer au maximum. Devant, on retrouve Renan Bressan, le Brésilien naturalisé Biélorusse. Il constitue pour moi le principal danger puisqu’il est capable de faire la différence par ses décalages et coups de pied arrêtés. Il touche peu de ballons mais les bonifie très bien pour Rodionov, l’autre attaquant. Ce dernier sait se montrer adroit devant le but et dangereux par ses appels de balle, un peu à l’image de Gameiro.

Le championnat local touche à sa fin. Est-ce un avantage ou un inconvénient pour les Lillois ?
Ça reste un point positif pour le LOSC car les jambes biélorusses commencent à peser, d’autant que le BATE a disputé plusieurs matchs de tour préliminaire (6 rencontres) avant d’accéder à cette phase de poule de Champions League. En revanche, il aurait été préférable pour les Lillois de disputer le match aller à l’extérieur.

Pourquoi ?
Parce que jouer en Biélorussie un 20 novembre (date du match retour) n’est jamais évident. Il fera très froid, sans doute autour de -10, -15°C. Et pour couronner le tout, la rencontre se déroulera à 21h45 heure locale. Le terrain ne devrait pas être encore enneigé mais il sera dur. C’est un contexte très particulier.

Selon toi, dans quel état d’esprit les joueurs du BATE se présenteront-ils face aux Dogues, mercredi ?
Comme Copenhague (2-0, a.p.), ils viendront surement avec l’objectif de bien défendre et d’exploser en contres. Cela constitue d’ailleurs l’une de leurs forces. Ils peuvent se projeter très vite vers l’avant. Je crois aussi savoir qu’ils récupéreront Alekansdr Hleb, de retour de blessure. Même s’il ne possède plus la qualité d’accélération qui faisait sa force à Arsenal et au Barça, il peut encore se montrer très dangereux par sa technique, son placement et son expérience. Méfiance, donc !

Un grand merci à Aurélien Montaroup pour sa disponibilité. LOSC-FC BATE Borisov, c’est ce mercredi 19 septembre (coup d’envoi à 20h45) au Grand Stade Lille Métropole.