[On a aimé] La saison de Djibril Sidibé

Il est assurément l’une des satisfactions de la saison lilloise écoulée. À droite comme à gauche de la défense, Djibril Sidibé a placé son impact physique, technique, mais aussi sa capacité de relance au service des Dogues. Juste avant de profiter de vacances bien méritées, le numéro 15 s’est confié sur sa troisième saison losciste. Sa plus aboutie. 

Djibril, bonjour. Cela fait maintenant trois ans que tu portes la tunique lilloise, comment juges-tu ta progression depuis ton arrivée en 2012?
Je suis passé par beaucoup d’étapes. Durant ma première saison, sous Rudi Garcia, je n’ai pas eu beaucoup de temps de jeu, mais j’ai énormément appris. J’étais de toute manière venu pour cela. Au fil du temps, j’ai croisé différents joueurs qui m’ont apporté humainement et sportivement. Je pense notamment à Rio Mavuba, cette saison, mais aussi de Salomon Kalou, Dimitri Payet, ou encore Aurélien Chedjou par le passé. Sans oublier le staff technique qui m’a lui aussi beaucoup aidé. Aujourd’hui, je suis globalement content de ma progression.

Es-tu d’accord pour affirmer que cet exercice 2014-2015 a été ton plus abouti sous le maillot lillois ?
(il réfléchit) Peut-être, oui. Pourtant, au départ, je ne jouais pas beaucoup. Mais avec les différentes blessures et les matchs qui s’accumulaient à une période, j’ai bénéficié d’un temps de jeu plus important. Le coach a fait appel à moi et j’ai su répondre présent. Je savais que je devais être performant et faire de bonnes prestations car les places sont très chères et limitées.

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Tu as notamment su t’imposer en tant qu’arrière gauche alors qu’à l’origine tu évolues côté droit. Qu’est que cela change pour toi ? 
Comme je le répète, mon objectif est de jouer. Le poste de latéral gauche est particulier, ce n’est pas mon pied fort, mais le coach avait besoin de moi à cet endroit-là. Alors j’ai travaillé pour être à la hauteur. Cela ne me dérange pas de jouer d’un côté ou de l’autre. De toute façon, aujourd’hui, les clubs recherchent de la polyvalence, des joueurs capables d’évoluer à plusieurs postes.

Face à Nice (14/02, 0-0), tu as reçu un carton rouge, le premier de ta carrière chez les pros. C’est aussi dans ce genre de moment qu’on apprend, non ?
Je ne suis pas quelqu’un de nerveux, mais sur cette situation, j’ai manqué de maîtrise, c’est vrai. Dans un match il y a beaucoup de paramètres comme l’adrénaline, le stress qui font que parfois, il suffit d’un rien pour sortir des rails. Les arbitres ont fait leur travail et de mon côté, cela m’a permis de me remettre en cause, de réfléchir. De murir, tout simplement.

« Je savais que je devais répondre présent car les places sont très chères »


Tu as inscrit deux buts lors de la saison écoulée. Un face à Toulouse (14/12/14, 3-0) et l’autre contre Lens (03/05/15, 3-1). Si tu en avais un à retenir, lequel choisirais-tu?
Sans hésiter, celui face à Toulouse car c’est un but qui nous a permis de nous relancer. On se trouvait dans une période où on enchaînait les défaites, mais on n’a rien lâché. Ce match-là a été selon moi un déclic pour basculer et sauver notre fin de championnat.

Plus globalement, quel moment fort gardes-tu de la saison qui vient de s’achever ?
Ce serait justement ce derby au Stade Pierre Mauroy (03/05/15, 3-1). C’était la première fois que je participais à un LOSC-RCL. Il y avait beaucoup d’émotion, de l’attente de la part des supporters, pas mal d’engouement autour de la rencontre. On était tous prêt à affronter Lens et à réaliser un match plein. Personnellement, j’ai inscrit le but qui nous a permis de revenir dans la rencontre. On a offert un super spectacle aux supporters et avec le soutien qu’ils nous ont apporté cette saison, on leur devait bien cela.


 

Ton club formateur, Troyes, remonte en Ligue 1. On t’imagine content de le retrouver sur le terrain... 
Je suis très heureux car je connais bien la maison, l’entraîneur, Jean-Marc Furlan et quelques joueurs. Même si avec le temps, ceux de ma génération sont partis un à un. C’est une équipe qui produit un beau football, qui a été performante cette saison, qui a terminé avec la meilleure attaque et la meilleure défense de Ligue 2. À titre personnel, retourner à la maison est quelque chose de très fort parce que c’est là-bas que j’ai grandi. J’ai commencé à l’ESTAC à l’âge de 8 ans, j’ai signé mon premier contrat pro avec Jean-Marc Furlan, d’ailleurs. J’y ai énormément de souvenirs. J’espère qu’ils feront une belle saison pour pouvoir continuer à les voir évoluer dans l’élite.


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En tant que binational (il possède les passeports français et maliens), ou te situes-tu dans le choix de ta futur sélection, toi qui as déjà porté le maillot des Bleus en U20 ?
Je suis sollicité par l’équipe nationale du Mali depuis maintenant trois ans, mais le principal pour moi est d’abord d’être performant en club, d’avoir un équilibre familial et une progression correcte. La sélection serait un bonus, que ce soit avec la France ou le Mali. Je ne me précipite pas, je sais que ça viendra au bon moment.

Merci Djibril pour ta disponibilité. Bonne fin de vacances et à bientôt au Domaine de Luchin.