18/09/2021
12:39
Burak Yılmaz ou la science du derby
PAR ARTHUR NOET
Depuis son arrivée la saison dernière, il s'est affirmé comme l'un des patrons du vestiaire lillois. Grand artisan du titre de Champion de France de Ligue 1 Uber Eats avec 16 buts et 5 passes décisives, Burak Yılmaz est également un homme de derby. En Turquie comme dans le Nord, le Kral se nourrit de l'adversité et des rivalités, et n'a qu'une hâte : que le coup d'envoi de ce derby soit donné.
Depuis son arrivée la saison dernière, il s'est affirmé comme l'un des patrons du vestiaire lillois. Grand artisan du titre de Champion de France de Ligue 1 Uber Eats avec 16 buts et 5 passes décisives, Burak Yılmaz est également un homme de derby. En Turquie comme dans le Nord, le Kral se nourrit de l'adversité et des rivalités, et n'a qu'une hâte : que le coup d'envoi de ce derby soit donné.
« Supporters lillois, j'ai un message pour vous : soyez rassurés. Soyez détendus. Profitez du match. Nous allons faire le travail ! ». L'interview démarre à peine que Burak Yılmaz affiche déjà sa sérénité habituelle. Entretien.
Un groupe déterminé
« Mes coéquipiers sont concentrés. Face au VfL Wolfsburg (0-0, 1ère journée de l'UEFA Champions League), nous avons bien joué mais nous avons manqué de réussite, et nous ne sommes pas parvenus à marquer. En jouant notre jeu lors du derby, je ne pense pas que nous aurons des problèmes. Mes partenaires sont dans de bonnes conditions, motivés, concentrés. C'est un match particulier. Important aussi, car il y a trois points en jeu. En réalité, on se prépare comme pour les autres rencontres. Mais c'est un derby, et ça rend ce match différent des autres. Pour ma part, je discute régulièrement avec les autres joueurs. Je ne crois pas au rôle de grand-frère ni à l'expérience car, sur le terrain, tous les joueurs sont au même niveau. Mais je suis certain d'une chose : Nous sommes prêts pour les affronter ».
Le derby ? Un match à part
« Je sais que le LOSC n'a pas perdu depuis 15 ans contre Lens en championnat, mais je suis arrivé l'année dernière. Je n'ai joué que deux fois le derby, et nous avons gagné les deux (4-0 au Stade Pierre Mauroy le 18 octobre 2020, 0-3 au Stade Bollaert-Delelis le 7 mai 2021). Dans le football, tu ne peux pas savoir ce qu'il va se passer, encore plus dans un derby. Si le jour du match, l'équipe est en bonne forme, préparée, concentrée et bien en place, alors elle fera le nécessaire sur le terrain. Ce qui s'est bien déroulé dans le passé ne nous donne aucune garantie sur le futur. Mais lors des deux rencontres de la saison dernière, nous n'avons pas perdu. Pour ce genre de matchs, l'atmosphère et l'ambiance sont différentes. C'est la beauté du football. Mais je ne fais pas ce sport pour jouer un derby, ce serait injuste de dire ça pour moi et injuste vis-à-vis du football. Face à Lens, je veux profiter de l'atmosphère qu'il y a autour de cette rencontre, je veux profiter de nos supporters, et je veux tout donner sur le terrain en refusant la défaite. Ce match n'a pas de différence en termes comptable avec les autres du championnat. C'est 3 points. Mais il y a une différence de prestige, et nous voulons rapporter cette victoire à nos supporters ».
la folie de trabzon
« Avoir été capitaine du Beşiktaş (où il a évolué entre 2006 et 2008, puis entre 2019 et 2020), être le capitaine en sélection nationale, ce sont des choses qui ont beaucoup de valeur, c'est une fierté. Entrer sur le terrain avec une équipe que tu aimes en tant que capitaine, c'est un rêve d'enfant. C'était quelque chose d'important pour moi, et ça va le rester. Dans une équipe, être capitaine, ce n'est pas juste porter un brassard. C'est s'investir, combattre, faire preuve de respect et avoir l'amour du jeu. Après, le respect, tu le gagnes. J'ai eu cet honneur, et j'en suis fier. Tu sais, en Turquie, les matchs, les supporters, tout est très enflammé. C'est une culture différente. Je garde énormément de choses en tête. Par exemple, à Trabzonspor (où il a évolué entre 2010 et 2012 puis entre 2017 et 2019), quand l'équipe gagnait, toute la ville était joyeuse. En revanche, quand l'équipe perdait, tout le monde était triste. Je ressentais ça facilement. Pour un commerçant, au-delà de son chiffre d'affaires, la victoire de Trabzonspor est également importante. Tu sais si l'équipe a gagné ou perdu uniquement en ressentant l'atmosphère de la ville ».
trois buts en deux matchs face à lens
« Pour moi, il n'y a pas de différence entre un but dans le derby et un but à l'entraînement. Un but est un but, et chacun d'eux a la même valeur et la même signification. Ce qui nourrit un attaquant, c'est de marquer. Je respire pour marquer, et c'est ce qui me fait vibrer. Bien évidemment que mon but inscrit au match aller la saison dernière (4-0 au Stade Pierre Mauroy le 18 octobre 2020) était important. Mais il l'est tout autant que mes autres buts inscrits lors de cet exercice. Au retour, j'ai marqué un très beau but, très important (0-3 au Stade Bollaert-Delelis le 7 mai 2021). Est-ce celui qui a le plus d'importance et de signification pour moi ? Non. C'est celui marqué contre Lyon en fin de match (2-3 au Groupama Stadium, le 25 avril 2021). Il est inestimable. Je pense que ça a été un tournant pour notre titre de Champion de France ».
Son attachement aux supporters lillois
« J'ai toujours reçu de bonnes ondes de nos supporters sur les réseaux sociaux, et ça continue. Mon seul objectif, c'est de les rendre heureux. Je ressens leur soutien, et je veux gagner, marquer et me montrer décisif pour eux. Ils me font toujours sentir leur amour, et quand j'enfile le maillot du Club, je joue pour eux. Quand je les entends scander mon nom dans le Stade Pierre Mauroy ? Je me nourris de leurs encouragements, et quand ils me soutiennent ainsi, je suis très ému. Je ressens en moi à ce moment-là l'envie de jouer, de marquer plus de buts pour eux. J'espère que j'arrive à les rendre heureux car ils me rendent heureux. Je leur dédie tous mes prochains buts, comme tous les précédents. Les supporters me portent dans leur coeur ? Je les porte aussi dans le mien ».