​Mohamed Bayo, le volcan d’Auvergne entré en éruption

PAR MAXIME POUSSET 

Clermontois pur jus, Mohamed Bayo connaît pourtant déjà bien le département du Nord. C’est d’ailleurs ici, dans le 59, qu’il est devenu le buteur prolifique qu’il est aujourd’hui. Retour sur le parcours d’un volcan entrée en éruption voici déjà trois saisons, et qui n’a pas fini de faire couler la lave. 

 

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Né, formé et révélé à Clermont 

Peu de footballeurs peuvent prétendre être né, avoir été formé, puis avoir "explosé" dans la même ville, au sein du même club. Mohamed Bayo est de ceux-là. Venu au monde il y a 24 ans à Clermont-Ferrand (63), le jeune Français d’origine guinéenne rejoint le club auvergnat à seulement 6 ans, en débutants. L’enfant du quartier de la Gauthière y franchit toutes les étapes, de la préfo’ au centre de formation, avec comme fil rouge, la passion du ballon rond. En ligne de mire, forcément, comme tous les gamins de la région, le rêve lointain d’intégrer un jour l’équipe fanion du Clermont Foot qui défend alors sa place en Ligue 2. 

 



19 ans, premiers pas chez les pros 

En 2017, le jeune attaquant n’a que 19 ans quand Pascal Gastien, qui vient de prendre la tête du CF63, le convoque pour la première fois dans le groupe pro, lui qui brille alors avec la réserve du club en N3, après une saison pleine de promesses en U19. Il y effectue ses premiers pas dans un derby inédit face à Moulins-Yzeure en Coupe de France (1-0, 11/11/17). Un premier contrat pro lui est proposé quelques semaines plus tard. Le voilà lancé dans le grand bain. Mohamed Bayo figure d’ailleurs dans l’effectif clermontois dès le début de la saison 2018-2019. L’occasion d’y disputer ses premières minutes en Ligue 2 (9 apparitions, 1 but t.c.c) avant d’aller chercher à 20 ans, pour une progression rapide, un maximum de temps de jeu et d’expérience dans le cadre d’un prêt à l’échelon inférieur.  



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À Dunkerque, le bonheur est dans le prêt 

L’USL Dunkerque, alors en National, l’accueille pour la deuxième partie de saison 2018-2019. Dans le Nord, à plus de 700km de sa région qu’il quitte pour la première fois, Mohamed Bayo vit une fin de championnat prometteuse (10 matchs, 2 buts, 1 passe décisive), si bien que le club, séduit par son implication, décide de prolonger son prêt d’une saison. Ce sera celle de la révélation. Totalement libéré et épanoui sur le front de l’attaque nordiste, l’attaquant illumine le stade Tribut et s’impose parmi les plus belles promesses du National. Ses 13 buts (18 toutes compétitions confondues) participent largement à la montée historique des Maritimes en Ligue 2 au terme d’une saison arrêtée pour cause de pandémie.  

 



Retour à Clermont : le volcan Bayo entre en éruption 

Son come-back dans son club de cœur, par la grande porte, est escorté de nombreuses promesses. Mohamed gagne rapidement sa place de titulaire et réalise un début de championnat de feu (5 buts lors des 10 premières journées). Un triplé contre Valenciennes (1-3, 31/10/20), un autre (en seulement 13 minutes !) contre Dunkerque (5-0, 16/01/21) et le voilà qu’il caracole en tête du classement des buteurs comme son équipe s’installe dans les hauteurs du classement de Ligue 2. Sa saison est stratosphérique à titre individuel comme sur le plan collectif. Il dispute les 38 journées et est sacré meilleur buteur du championnat (22 buts), membre de l’équipe type de la saison, et participe largement à la montée, elle aussi historique, du club auvergnat en Ligue 1. Il signe au passage sa deuxième montée en deux ans à titre individuel.  



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14 buts pour sa première saison en Ligue 1 

À 23 ans, la Ligue 1 s’ouvre à lui comme au reste du groupe clermontois. Face aux attentes, Mohamed Bayo et ses partenaires répondent efficacement sur le terrain. Invaincu lors de leurs 4 premiers matchs parmi l’élite, les Clermontois confirment qu’ils seront une équipe compétitive. Quant à leur buteur, il marque dès son premier match de L1 (Bordeaux-Clermont, 0-2, 08/08/21), puis enchaîne par un doublé lors de la deuxième journée face à Troyes (2-0, 15/08/21), avant d’offrir deux passes décisives lors des 3ème (OL-Clermont, 3-3, 22/08/21) et 4ème journées (Clermont-Metz, 2-2, 29/08/21). Des débuts tonitruants et une adaptation parfaite à la Ligue 1 pour celui qui achèvera sa première saison parmi l’élite avec 14 buts (et 5 passes décisives) au compteur, à une petite unité de Jonathan David, son futur coéquipier lillois. Mais par-delà ces brillantes et très prometteuses statistiques personnelles, Mohamed Bayo contribue activement – au même titre que son partenaire et désormais lui aussi néo-Dogue Akim Zedadka – au maintien du Clermont Foot en Ligue 1. Une performance pour le club auvergnat qui disputait-là la toute première saison de son histoire parmi l’élite. 



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Déjà une CAN à son actif 

Parallèlement à ce destin doré en club, Mohamed Bayo devient international le 24 mars 2021. Celui qui disposait de la double-nationalité franco-guinéenne, est appelé pour la première fois (et titularisé) par Didier Six, le sélectionneur de la Guinée pour une victoire face au Mali (1-0, 24/03/21). Il figure à nouveau dans les plans du sélectionneur suivant, Kaba Diawara, pour les éliminatoires de la Coupe du Monde, puis pour la Coupe d’Afrique des Nations, à laquelle il participe en janvier dernier. Deuxième de son groupe B derrière le Sénégal, le futur vainqueur de la CAN, le Syli national tombe en huitièmes face à la Gambie (0-1), avec un Mohamed Bayo utilisé lors des 4 rencontres de la compétition (3 titularisations). 



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Puissant, rapide, accrocheur et doué devant le but 

Mais au fait, c’est quoi le style Bayo ? Attaquant polyvalent tout en vitesse, en puissance et en percussion, Mohamed est capable d’évoluer en pointe comme sur les côtés. Cet attaquant athlétique (1m88, 76kg) se distingue par sa capacité d’élimination et son adresse devant le but. Opportuniste et précis dans la zone de vérité, il possède un profil complet avec une bonne technique et une forte capacité à répéter les efforts autant qu’à peser sur les défenses. Car le nouvel attaquant lillois est aussi un joueur accrocheur, généreux dans l’effort, qui ne "lâche jamais rien". Ça tombe bien, on aime ce genre de joueur dans le Nord et plus particulièrement au LOSC. 



Bienvenue chez les Dogues, Mohamed ! 



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