​Mohamed Bayo : "Franchir un palier"

PAR MAXIME POUSSET

Heureux et déterminé. Fier et impatient. Lorsqu’on discute avec Mohamed Bayo, on constate vite que le nouvel attaquant lillois aborde avec beaucoup d’enthousiasme, d’ambition et d’envie sa nouvelle aventure chez les Dogues. Entretien avec le numéro 27 du LOSC.

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Mohamed, tu es un joueur du LOSC. Que ressens-tu lorsque tu enfiles ce maillot ?

Signer au LOSC est un sentiment unique. Je suis ici dans un club qui a été champion de France il n’y a pas si longtemps, dans une vraie grande institution du football français. Pour moi, le LOSC se situe dans le top 5 du championnat. Je suis sûr que je peux m’épanouir sous ce maillot. Je suis persuadé d’avoir fait le bon choix en venant ici.



Quelle image avais-tu du Club avant de le rejoindre ?

J’ai toujours suivi les résultats du LOSC. Quand j’étais plus jeune, j’adorais Gervinho, Moussa Sow, Eden Hazard. Cette équipe-là m’a vraiment fait rêver, elle était belle à voir jouer. Moi, je jouais en National il y a encore trois ans. Une fois, avec Dunkerque, on est venu faire un match amical contre le LOSC, ici au Domaine de Luchin. J’avais des étoiles plein les yeux d’être là, juste derrière (il désigne de la tête le terrain sur lequel s’était tenu ce match). Dans le jeu, ça allait à 2000, c’était dur. Mais quand je repense à tout ça et que je me vois aujourd’hui avec le maillot du LOSC, je suis forcément très fier.



Qu’est ce qui t’a séduit dans le projet lillois ?

L’ambition du Président, d’abord. Son discours avait tout pour me convaincre et je dois dire qu’il m’a séduit. Vous savez, j’ai grandi dans la même ville, dans le même club de Clermont. Je ne suis jamais vraiment sorti de ce cocon à part pour un an et demi à Dunkerque. Je viens donc ici pour franchir un nouveau pallier sur le plan collectif, en rejoignant une équipe qui veut terminer plus haut au classement, mais aussi individuellement, en essayant d’inscrire plus de buts. Mon objectif ? Je m’en fixe un chaque saison, mais je ne le dévoile jamais, ou alors seulement après la saison (il se marre). Maintenant, il faut travailler.



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Au LOSC, tu connais déjà un joueur, Akim Zedadka, avec qui tu as notamment vécu de belles et grandes émotions…

(il sourit) Avec Akim, nous sommes vite devenus amis. Quand je suis retourné à Clermont, après mon prêt, on s’est tout de suite bien entendus, nous étions assis à côté dans le vestiaire. Le destin fait bien les choses, puisqu’on se retrouve au LOSC aujourd’hui. C’est un mec humble, qui travaille beaucoup, qui n’a pas connu que des moments faciles dans sa carrière. J’étais avec lui lorsqu’il a appris qu’il était élu meilleur latéral droit de Ligue 2, il y a un an. Et ce jour-là, j’ai vraiment vu de la fierté et de l’émotion dans ses yeux. J’étais heureux pour lui.



On vous a notamment vu marquer un beau but au Vélodrome lui et toi, la saison dernière. Tu t’en souviens ?

Bien sûr ! Sur le terrain, on se trouve bien. Lui connait mes qualités et moi les siennes. Ça fait déjà quelques semaines qu’il est au LOSC. Je lui ai posé pas mal de questions ces derniers jours. Il m’a répondu que c’était dur (sourire), que le groupe travaillait beaucoup et qu’il fallait être prêt dans la tête. Je le suis. Je suis prêt à bosser, déterminé. Je ne suis pas venu ici pour m’amuser.



Quel genre d’attaquant es-tu ?

(il réfléchit) Je dirais un joueur qui essaye de jouer simple, qui aime bien les espaces. Après, je peux aussi décrocher et venir aider les partenaires s’il le faut. Devant le but, j’ai tendance à plutôt utiliser mon pied droit. Je dois travailler pour être plus complet. Ça ne fait que trois ans que j’évolue en tant qu’avant-centre. Avant ça, j’étais plutôt sur un côté. J’ai donc encore beaucoup de domaines dans lesquels j’aimerais progresser. Si je suis venu dans un club comme le LOSC, c’est justement parce que je sais qu’ici, je vais pouvoir franchir un palier.



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Tu connais déjà le Nord pour y avoir vécu pendant un an et demi, du côté de Dunkerque. Quels souvenirs gardes-tu de tes années ici ?

J’ai passé à Dunkerque des moments magnifiques. Quand je suis arrivé, le club était 17ème. On s’est maintenus, puis la saison suivante, nous sommes montés en Ligue 2. Sans ce club, je ne serais jamais ici aujourd’hui. Je tiens donc vraiment à le remercier. J’ai appris à découvrir le Nord et les Nordistes. Cette mentalité dans la région, il faut la vivre pour la comprendre, avec ces gens qui sont plus sympas, plus ouverts, plus joyeux qu’ailleurs. Il y a ici un sens de l’accueil qu’on ne retrouve pas ailleurs. Quand tu arrives, on fait tout pour te mettre à l’aise et donc pour te permettre de bien travailler. Je l’ai vécu sur le terrain, mais aussi dans ma vie de tous les jours.



En 2021-2022, tu as réalisé une belle première saison en Ligue 1 (14 buts). On a l’impression que tu n’as pas eu tant de mal que ça à t’adapter au championnat. Tu confirmes ?

Pas vraiment. Tout va deux fois plus vite en Ligue 1. Les défenseurs sont plus forts, plus expérimentés. Ils ne te lâchent pas du regard et savent exactement ce que tu vas faire. J’ai eu besoin d’un temps d’adaptation, même si, grâce à Dieu, j’ai eu la chance de marquer tôt et d’enchaîner. Mais ce n’était pas facile. Je jouais dans une équipe où on se connaissait tous, c’est vrai, mais on jouait le maintien.



Tu as aussi découvert la Coupe d’Afrique des Nations la saison dernière. Une première pour toi.

C’était effectivement la première fois que j’allais à la CAN. Ce n’était pas facile non plus. C’est l’Afrique, il fait chaud, c’est dur, certains joueurs sont très physiques. Clairement, ce n’est pas le même football qu’ici, ni le même jeu, mais j’ai ressenti une sensation unique. Quand tu joues ton premier match, que tu entends l’hymne national… C’est magnifique. J’ai beaucoup appris de cette expérience.



Lorsqu’on observe tes statistiques, on constate que tu démarres fort chaque saison. Comment l’expliques-tu ?

(il sourit) Je ne sais pas si je démarre fort, en tout cas je m’en donne les moyens, j’essaye de mettre toutes les chances de mon côté en bossant beaucoup pendant la préparation, afin d’être prêt au moment où commence la saison. C’était le cas ces dernières années et j’espère que ça le sera aussi avec le LOSC. Je me suis bien préparé avant même de signer ici. Je me sens bien, même si je sais que le travail qu’on va devoir fournir va être un cran au-dessus. Mais je suis prêt, je vais bosser, je suis là pour ça.



Quel message voudrais-tu adresser aux supporters lillois ?

Venez au stade cette saison ! Venez supporter votre équipe. Je pense que vous ne serez pas déçus. Tout le monde veut et va tout faire pour vous faire plaisir sur le terrain.



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