Rachid Chihab "Mon plaisir se trouve dans la formation"

Durant de longues années, Rachid Chihab a occupé un rôle de formateur au LOSC. Depuis cet été, il a repris le poste d’entraîneur des U17 Nationaux. Après un premier match de championnat victorieux le week-end dernier (3-2 contre Valenciennes), il nous explique son rôle d’accompagnateur et d’éducateur pour les jeunes joueurs.



Après de nombreuses années au club, comment s’est effectué ton retour ?

Le LOSC reste mon club de cœur, il y a eu une opportunité pour reprendre les U17. Ce n’était pas quelque chose de programmé et je remercie le club de me faire confiance. J’ai déjà travaillé avec de nombreuses personnes actuellement en place, que j’ai eu également comme joueurs. Ajoutons à cela le fait que j’ai travaillé longtemps ici. C’est ce qui a favorisé mon retour à la formation.



Tu retrouves une équipe de jeunes, toi qui es avant tout un formateur …

Oui tout à fait, c’est ma vocation première même si j’ai effectué un passage en tant qu’entraîneur principal à Mouscron, qui fut un gros accélérateur dans ma formation personnelle et dans mon management. Mon plaisir se trouve dans la formation et dans l’accompagnement de jeunes joueurs afin de les aider à se développer.



Comment s’est déroulée la prise en main de ton groupe ? La préparation ?

Elle a été conforme à nos attentes, donc quelque chose d’intense et de volumineux dans le travail. Nous n’avons pas eu de pépins en termes de blessés. Les jeunes sont à l’écoute et ont la bonne mentalité pour travailler. Je suis également satisfait des matchs amicaux malgré la défaite contre Gand qui avait des joueurs plus âgés que nous. Maintenant il faut digérer la préparation et travailler sur la cohésion, mais ça commence à prendre forme.



Les U17 sont une catégorie particulière, avec des jeunes joueurs qu’il faut bien accompagner. Cela demande donc un rôle important d’éducateur…

On l’appelle « groupe intégration » et il porte bien son nom, car ce sont pour la plupart des jeunes qui viennent d’entrer en centre de formation, qui découvrent un nouvel environnement. Il faut pouvoir les encadrer, les mettre dans les meilleures conditions et leur donner de la confiance, surtout. Pour certains jeunes, ils découvrent l’éloignement, la vie en centre de formation. C’est une espèce de puzzle, il ne faut pas les comparer en termes de football à des garçons déjà chez nous depuis un an ou plus. C’est notre travail à nous formateurs, de mettre les ingrédients, les moyens et le bon cadre pour leur épanouissement. On fera le bilan au bout de six mois. La compétition sera un baromètre pour évaluer les garçons et permettre des passerelles avec les autres catégories. C’est un âge psychologique assez complexe, il faut avant tout essayer de fédérer et de donner de la confiance tout en étant exigeant. Les fondamentaux comme les règles de vie ne sont pas négociables et ils doivent les intégrer rapidement.

 

Le week-end dernier, l’équipe s’est imposée pour son premier match de championnat (3-2 contre Valenciennes) une bonne façon de commencer la saison…

Ce qui m’a plu, c’est l’état d’esprit affiché par les garçons. Le début de la rencontre a été compliqué car je pense qu’on a été secoué par l’intensité alors que normalement c’est notre marque de fabrique. En étant mené 0-2 on aurait pu sombrer mais au contraire, on a gardé une cohérence dans notre jeu, sans paniquer. Et en se comportant de cette manière-là, on a pu revenir sereinement dans le match. C’était une rencontre difficile, physiquement on est au niveau le plus bas, ce qui est normal avec la préparation. Dans les prochains jours, on va remonter tranquillement pour être à un niveau optimal sur le plan physique. Mais globalement, pour un premier match, il y a des satisfactions.



Qu’attends-tu de ton équipe sur le plan du jeu ? Doit-elle s’inspirer de ce qui est fait dans les catégories supérieures ?

Ce qui est important avec ce groupe et cette catégorie là c’est de donner une mentalité aux joueurs et de construire sur le plan psychologique afin de donner des bonnes habitudes de travail et de concentration. Ce sont des jeunes garçons qu’il faut bien accompagner et structurer. Bien sûr, on va leur demander de jouer quand ils ont le ballon, mais c’est aussi important quand ils ne l’ont pas. Le haut niveau, c’est travailler sur les transitions et surtout bien défendre pour bien attaquer et pas l’inverse. Les entraîneurs des catégories du dessus pourront peaufiner avec des situations plus complexes, mais avant cela notre objectif est de donner un maximum d’outils aux joueurs pour qu’ils puissent s’exprimer.



L’an dernier, l’équipe a atteint la phase finale du championnat de France. L’objectif sera-t-il de faire la même chose cette année ?

Il est clair que nous devons former des compétiteurs. Le dimanche, on doit pouvoir bien jouer et être efficace. On ne vise pas que la gagne, car avant tout, on forme des joueurs. Mais on doit leur apprendre à gagner, ça reste important. Les résultats ne seront que la conséquence de ce qu’on aura produit dans les matchs. On a un engagement vis-à-vis des familles donc on ne doit pas former que des footballeurs mais aussi des individus avec un vrai rôle d’éducateur pour les coachs. Cela ne nous empêchera pas d’être de bonnes personnes mais aussi de grands compétiteurs.

Prochain match pour les U17 ce dimanche à 15h contre l'ESTAC Troyes.