Rio Mavuba : "Prendre l’adversaire à la gorge"

Ce soir (21h), l’Équipe de France disputera le match le plus important de sa saison face à l’Ukraine. Sa mission ? Remonter deux buts de retard pour valider son billet pour la Coupe du Monde. Une performance de taille à laquelle croit Rio Mavuba. Le capitaine du LOSC nous a livré son état d’esprit à quelques heures de ce barrage retour capital.

Rio, bonjour. Comment la défaite en Ukraine (2-0) a-t-elle été vécue, vendredi ?
Comme une grosse déception, forcément. Nous sommes un peu passés à côté de ce match face à une équipe qui nous a empêchés de jouer. Je pense que les Ukrainiens nous avaient parfaitement étudiés à la vidéo, identifiant nos forces, comme le fait de bloquer Franck Ribéry notamment.

Ce revers a donc été essentiellement tactique ?
Pas seulement. Nous avons aussi été mis en difficulté par l’engagement que nos adversaires ont placé dans la partie. Les Ukrainiens ont joué comme des morts de faim. En emballant ce match, ils ont aussi su aller chercher leur public qui a beaucoup poussé. Nous avons analysé tout ça dès samedi, histoire de vite basculer sur le match retour. Car c’est ce qui compte désormais.

Justement, on sent une Équipe de France remontée à bloc. En tant que membre de ce groupe, confirmes-tu cet état d’esprit ?
Tout à fait. C’est notre sentiment profond, nous sommes revanchards. On a perdu la première manche, d’accord, mais nous ne sommes qu’à la mi-temps de cette double-confrontation. Ce que l’Ukraine a proposé vendredi au niveau mental, on doit à notre tour le présenter à notre public ce soir. Même si le contexte sera différent puisqu’on part avec un retard de deux buts.

Comment cela va-t-il se matérialiser sur le terrain ?
Par un état d’esprit conquérant. Si on répond présent, si on est à la hauteur dans la mentalité, on pourra prétendre à quelque chose. Bien sûr, il ne faudra pas faire n’importe quoi et partir à l’abordage. Jouons intelligemment et essayons d’abord de marquer un but, puis un autre pour espérer au moins atteindre les prolongations.

À titre personnel, que symbolise ce rendez-vous ?
Comme tous mes partenaires, il représente sans doute l’un des plus importants de ma carrière. L’opportunité de disputer une Coupe du Monde au Brésil ne nous sera pas offerte tous les jours. Alors quand on approche la trentaine, comme moi, on se dit qu’il s’agit de la dernière chance de vivre ce dont tout footballeur rêve. Faisons tout pour gagner notre billet. Nous n’avons plus le choix, nous sommes tous dans le même bateau. Il reste un match durant lequel il faudra courir partout, se dépouiller et tout donner jusqu’au bout. C’est ce visage-là que nous devons afficher.

Comptes-tu sur les supporters pour vous aider dans cette quête ?
Bien sûr. Mais ce sera d’abord à nous d’aller chercher le public du Stade de France. Si les gens sentent une équipe qui a faim et qui prend son adversaire à la gorge, ils nous suivront. Tous les Français rêvent d’aller à la Coupe du Monde, alors mettons les 80 000 spectateurs de ce soir de notre côté. On connaît l’importance des supporters dans un match, l’ambiance et la pression qu’ils peuvent mettre sur l’adversaire. Cela compte énormément.

Merci Rio Mavuba