Bruno Metsu vu par ses amis lillois

Tour à tour joueur (1979-1981) puis entraîneur (1992-1993) du LOSC, Bruno Metsu a côtoyé deux décennies de Lillois. À l’heure de lui dire au revoir, certains d’entre eux, dont Arnaud Dos Santos, Stéphane Plancque, Tony Gianquinto et Patrick Robert, parlent de celui dont l’esprit de camaraderie et la gentillesse ont marqué les esprits.

Les copains d’abord

Stéphane Plancque (joueur lillois de 1977 à 1987) : « Avec Bruno, on est vite devenu proche, faisant chambre commune lors des déplacements. C’était un vrai bon mec, très humain, déconneur et toujours animé d’une joie de vivre. Bruno aimait plaisanter, mais il savait aussi se montrer très pro. »

Patrick Robert (Président du LOSC Association et des Anciens Dogues) : « Je garde de lui le souvenir d’un garçon charmant, gentil et souriant. C’était un Dunkerquois, un vrai Nordiste. On ne peut l’imaginer sans sa bonne humeur. C’était Bruno, un personnage. Nous serons nombreux à le regretter, que ce soit chez les anciens comme chez les plus jeunes. »

Tony Gianquinto (joueur lillois de 1969 à 1979 puis Directeur Sportif du LOSC dans les années 90) : « C’était quelqu’un qui aimait la vie et sa famille, qui était plein de bonne humeur, prêt à rendre service à ses amis. Bruno avait un caractère très jovial, il essayait toujours de plaisanter, de faire rigoler ses proches, sauf quand il entraînait. Là, il enfilait un autre costume… »

Arnaud Dos Santos (joueur lillois de 1977 à 1981 puis entraîneur du LOSC de 1982 à 1984) : « Je l’ai connu en tant qu’équipier au LOSC avant de le retrouver quelques années plus tard à Beauvais, à la fin de sa carrière. Je l’ai même lancé dans le métier d’entraîneur avec les moins de 15 ans de Beauvais. Bruno était un garçon qui croquait la vie à pleines dents. Je ne pourrais que louer sa bonne humeur et sa gentillesse. J’ai eu la chance de le voir il y a un mois et demi chez lui. Nous avions longuement discuté, il se bâtait, il avait des projets. Ces dernières images resteront à jamais gravées dans ma mémoire. »

Une grinta de tous les instants

Stéphane Plancque : « Bruno était quelqu’un de très exigeant et professionnel. On peut parler d’un vrai compétiteur, d’un gagneur. Il ne lâchait rien et retrouvait son sourire et sa joie de vivre après le coup de sifflet final. Tous les témoignages de joueurs qui l’ont eu comme coach vont d’ailleurs dans ce sens. »

Patrick Robert : « Sur le terrain comme dans la vie, il ne s’avouait jamais vaincu. Il possédait cette grinta, cet esprit de gagne incroyable qui transcendait toute l’équipe. Seul le ballon comptait à ses yeux lorsqu’il jouait au foot. C’était un peu le Claude Puel ou le Florent Balmont de l’époque. »

Tony Gianquinto : « Il disposait vraiment d’une double personnalité. Bruno était quelqu’un de très cool dans la vie de tous les jours, mais question football, il savait se montrer extrêmement exigeant. C’était un gagneur dans l’âme. Il passait ses journées au stade, se montrant proche de ses joueurs à l’entraînement et en dehors. »

Arnaud Dos Santos : « Son passage à Anderlecht explique peut-être ses valeurs de combativité propres au football belge. Il était très généreux dans l’effort, y compris à l’entraînement. J’ai par exemple le souvenir de le voir toujours devant lors des footings, dans le bois de Boulogne, derrière Grimonprez-Jooris. Il payait vraiment de sa personne sur le terrain. »

Lillois par deux fois

Stéphane Plancque : « Nous avons joué ensemble pendant deux saisons, entre 1979 et 1981. J’étais plus jeune que lui, je le connaissais déjà de réputation. On évoluait tous les deux au même poste (milieu de terrain) et pourtant, il n’a jamais existé une seule once de jalousie ou de concurrence. C’était quelqu’un de droit. »

Patrick Robert : « Au LOSC, il n’a malheureusement pas connu la carrière qu’il aurait mérité. Il est tombé dans des périodes difficiles de l’histoire du club, que ce soit en tant que joueur ou entraîneur. Il a toutefois prouvé qu’il possédait de grandes compétences et des relations humaines hors du commun. Sa carrière parle pour lui. »

Tony Gianquinto : « Je l’ai connu quand j’étais l’entraîneur de Roubaix, en deuxième division (1983). Il ne se plaisait pas à Nice et voulait retrouver le Nord. Je l’ai ensuite fait venir au LOSC en tant que coach, lorsque j’y étais Directeur Sportif, en 1992-1993. Cette saison-là, si on en a bavé sur le terrain, est née une très très grande amitié, que je qualifierais plutôt de fraternité. Bruno était comme un frère. Je le voyais très régulièrement. Je suis très affecté par sa disparition. Aujourd’hui est la journée la plus triste de ma vie. »

Arnaud Dos Santos : « Après Pierre Pleimelding, je perd un autre grand ami. Je suis meurtri, mais le LOSC l’est aussi, car Bruno a toujours été très apprécié de tous. Il savait partager des moments intimes, y compris avec ses joueurs. Beaucoup de monde le regrettera, y compris au Sénégal, pays dont il a marqué l’histoire de la sélection nationale. Il a rendu des gens heureux grâce à sa générosité. J’ai passé de grands moments avec lui »

Merci à vous quatre. Toutes nos pensées vont aujourd’hui à la famille ainsi qu’aux proches de Bruno Metsu.