Ludovic Obraniak : "J’aime le LOSC passionnément" (2/2)

PAR FRÉDÉRIC COUDRAIS

Arrivé au LOSC au mois de janvier 2007, Ludovic Obraniak a grandi en même temps que ce groupe lillois de l’époque jusqu’à ce fabuleux doublé de 2011. Avec plus de 200 matchs disputés avec les Dogues, toutes compétitions confondues, jusqu’à son départ pour Bordeaux lors du mercato hivernal 2012, il est entré dans l’histoire du club losciste le 14 mai 2011, avec un but inoubliable en finale de la Coupe de France face au PSG (0-1). Alors forcément, au moment de préparer la finale de Coupe de la Ligue du 23 avril face aux Parisiens, son nom revient en haut de l’affiche. Aujourd’hui au Maccabi Haïfa, il s’est confié par téléphone à LOSC.fr. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il est très attaché à la maison losciste. Seconde partie.

Quelle place occupe le LOSC dans ton parcours ?
Le LOSC ? C’est la maison, la famille. Bien sûr, j’ai grandi à Metz, mais Lille est à la même hauteur dans mon cœur. Au LOSC, on m’a appris à devenir un homme. Je suis arrivé au club à l’âge de 21 ans. J’ai connu des entraîneurs incroyables, comme Claude Puel. Entre Jean Fernandez à Metz et Claude Puel, en termes de formation, tu ne peux pas rêver mieux. Tu apprends la rigueur, à respecter ton métier et à devenir un grand professionnel. J’ai eu la chance dans mon parcours de tomber sur ces deux entraîneurs-là. Et à Lille, j’ai joué avec de grands joueurs comme Kluivert, Bastos… Ce club m’a donné l’opportunité de vivre des grands moments, dans une atmosphère familiale. Le LOSC, c’est… une partie de moi. J’aime ce club passionnément.

J’imagine que tu vas suivre cette finale face au PSG, le 23 avril…
Oui… Par contre, je suis déçu car je ne pense pas pouvoir faire l’aller-retour pour y assister Je serais bien venu au Stade de France pour les supporter. En tout cas, je souhaite aux joueurs de la gagner, car quand on côtoie ce genre d’émotions, on ne peut que souhaiter aux autres de pouvoir les vivre… d’autant que de la finale de 2011, il ne reste plus grand monde dans l’effectif actuel : Francky (Béria), Rio (Mavuba) et Flo (Balmont). Rien que pour ces  3 personnes qui sont mes amis, je serais très heureux qu’ils puissent soulever ce trophée. Et puis pour tout le peuple lillois car je sais que les supporters sont un peu nostalgiques de cette année 2011. Car on a vécu des instants inoubliables. Aujourd’hui, le LOSC s’inscrit dans un nouveau projet, mais si on… pardon si le LOSC  pouvait remporter cette coupe de la Ligue, ça serait magique.
 

"J’ai d’ailleurs toujours l’impression de faire partie de cette équipe lilloise, même si je suis parti."


Le LOSC n’est pas favori face à la machine PSG. Ton avis ?
C’est certain. Maintenant, même avec l’équipe type, je pense que sur un match, tout est possible. On l’a vu, Lyon ou Monaco ont donné l’exemple récemment en championnat. Il va falloir que les Lillois sortent le bleu de chauffe car contre le PSG, techniquement, forcément, tu seras en dessous. Pour niveler les valeurs, ils devront envoyer du lourd, être agressif, monter au pressing, ne pas les laisser respirer. Et je sais que le public, comme en 2011, va monter en force. J’ai donc bon espoir que les Dogues puissent créer la surprise. Je leur souhaite en tout cas, de tout mon cœur.  

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As-tu suivi le parcours du LOSC cette saison ?
Bien sûr… J’ai la chance ici d’avoir un opérateur qui me permet de regarder BeIN Sports et Canal+. Et comme on joue souvent le dimanche ou le lundi, dès que je peux, forcément, je regarde le LOSC. J’y ai des attaches. J’ai d’ailleurs toujours l’impression de faire partie de cette équipe lilloise, même si je suis parti. Je suis ainsi le premier surpris de ce qui a pu se passer cette saison. Je fondais, comme tout le monde au départ, beaucoup d’espoirs sur Hervé Renard, car selon moi, il collait parfaitement au profil nordiste. Ensuite, l’équipe a quand même été énormément chamboulée à l’intersaison. Je n’ai donc pas envie de remettre en cause ses qualités.

Ton regard sur l’équipe depuis l’arrivée de Frédéric Antonetti…
Je suis content que ça fonctionne bien avec lui. J’ai de bons retours des collègues avec qui je suis resté en contact, par rapport à ce qu’il fait. Depuis qu’il est là, on voit des choses intéressantes, j’espère qu’il va s’inscrire dans la durée. Je sens qu’il a la mainmise sur cette équipe, qu’il apporte un plus au niveau du management. Je me dis qu’ils vont essayer de finir la saison du mieux possible, avec en ligne de mire cette finale de coupe. Je pense aussi que la saison prochaine sera très intéressante à suivre du côté du LOSC.

Es-tu toujours en contact avec des joueurs de l’effectif actuel ?
Tu sais, durant mes six années lilloises, des liens forts se sont tissés au sein du groupe, notamment l’année du doublé. C’est aussi pour ça que j’aime profondément le LOSC. Je n’ai pas connu partout cette espèce d’osmose dans le collectif. Il y a très peu de personne que je côtoie dans le football et je dois dire que c’est principalement des personnes avec qui j’étais à Lille. On s’est ainsi tous retrouvé cet été. On est toujours très heureux de partager des moments ensemble. C’est aussi ça qui a fait qu’on ait pu aller chercher ces deux titres. Il y avait une harmonie dans cette équipe.

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Mon petit doigt me dit que tu as souvent Franck Béria…
Avec Franck, on se connaissait déjà avant de venir au LOSC. C’est l’une des personnes que j’aime le plus dans ce milieu. Je l’ai récemment eu au téléphone car je trouvais que son retour de blessure tardait un peu. Idem avec Flo Balmont. Ce sont des amis. Au-delà des footballeurs que je respecte, j’apprécie les personnes. Flo, je l’ai appelé pour son nez cassé. Déjà qu’il n’était pas beau (rires), là, ça va être compliqué… Plus sérieusement, Flo, c’est le papy de l’équipe, mais il est toujours là.  Je peux te dire que la canne, il n’est pas prêt de la sortir car il cavale encore. Ce mec est inépuisable, je le vois encore jouer deux ou trois ans. Je suis admiratif de ce qu’il fait car moi, j’ai 31 ans, tu sens que ce n’est plus comme quand tu avais 25 ans… c’est un gros pro, il est sérieux.

Pour finir, un petit message pour les supporters avant cette finale ?
Je leur souhaite beaucoup de bonheur. Je sais que ces dernières années, ils auraient aimé connaître de plus belles choses car ils ont toujours en mémoire ces moments formidables des années 2011. Ce qui fait qu’ils sont hyper exigeants aujourd’hui avec les joueurs et le club. Mais ils sont et seront toujours là, peu importe ce qui se passera, avec ferveur et passion. J’espère du fond du cœur que les joueurs vont leur rapporter cette Coupe de la Ligue cette année. Ça serait le plus beau à leur faire.

Un immense merci à Ludovic Obraniak pour sa gentillesse et sa disponibilité. Vous pouvez d’ailleurs lui laisser un message via @losclive.

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