Marko Basa : "On a tous envie de disputer ces grands matchs"

Le défenseur central du LOSC, Marko Basa, attend la venue de l’OM au Stade Pierre Mauroy (mardi, 19h) avec impatience.

Avec douze matchs en quinze journées de Ligue 1 à son actif, Marko Basa a largement contribué au début de saison tonitruant du LOSC. Habituellement peu bavard, toujours discret et modeste vis-à-vis des performances qu’il aligne, le roc monténégrin a exceptionnellement accepté de se poser avec LOSC.fr pour évoquer tous les sujets du moment et pour faire un point sur ses ambitions.

Marko, bonjour. À la veille de la 16e journée de Ligue 1, t’imaginais-tu te retrouver deuxième du classement de la Ligue 1 ?
Disons qu’on avait fixé l’objectif initial de terminer dans les cinq premiers. Pour l’instant, ça fonctionne plutôt bien. Même si on ne sait jamais de quoi demain sera fait, ce qui m’impressionne, ce sont surtout les statistiques défensives et générales que nous alignons pour l’instant : 10 matchs de suite sans prendre de but, 13 clean sheets et un point de plus que Monaco. Bien sûr, on a conscience qu’il sera compliqué de garder ce rythme, mais si on conserve cet état d’esprit, tout est possible.

À la même période, l’année du titre 2011, le LOSC pointait à cette même position, avec 25 points…
Oui, sauf qu’à l’époque, il n’existait pas de clubs comme le PSG ou Monaco, aux moyens illimités. Je ne sais pas ce qui pourra nous arrêter. Mais ce mardi, face à Marseille, il est certain qu’il faudra mettre les mêmes ingrédients qui nous ont permis de venir à bout de l’ASM il y a un mois (2-0, le 03/11) : de l’agressivité dans le bon sens du terme, de la détermination et de l’efficacité à tous les niveaux.

Puisque tu en parles, l’obstacle valenciennois franchi avec succès (0-1), comment envisages-tu la réception de l’OM ?
Marseille possède une très belle équipe. Après, on sait aussi ce que représente la difficulté de jouer tous les trois-quatre jours avec la Champions League dans les jambes. Cette compétition pompe beaucoup d’énergie et en plus, les Marseillais ont hérité d’un groupe particulièrement relevé. J’espère que la fatigue se fera ressentir contre nous (sourire complice). En tant que joueur professionnel, on a tous envie de disputer ces grands matchs. Recevoir l’OM en sera un à coup sûr. Et pour rester le plus haut possible au classement, il convient de décrocher un bon résultat face à ce concurrent direct.

"La Champions League est le plus haut niveau qu’on peut atteindre en club et c’est pour relever ce genre de défis que je suis venu au LOSC."

 

Tu viens d’évoquer la Champions League. Tu en as vécu deux avec le LOSC (2011 et 2012). Quels souvenirs en gardes-tu ?
Je dirais que nous n’avons pas eu la réussite escomptée lors de la première. Nous avions échoué à un but de la qualification face à Trabzonspor au dernier match (0-0), je m’en rappelle comme si c’était hier. La deuxième campagne a été plus compliquée, notamment parce que nous avions le Bayern et Valence dans notre poule. Maintenant, j’ambitionne de goûter à nouveau à cette compétition avec notre équipe, même si notre groupe est composé de beaucoup de jeunes. La Champions League est le plus haut niveau qu’on peut atteindre en club et c’est pour relever ce genre de défis que je suis venu au LOSC.

Revenons à Marseille. Tu risques de croiser un joueur sur ta route, en la personne de Dimitri Payet. Que peux-tu nous en dire ?
Pour l’avoir côtoyé à l’entraînement face à moi, je peux vous confirmer que c’est un joueur très dangereux. On le connaît bien. Souhaitons qu’il nous laisse tranquille durant le match (éclat de rire). Il faudra pour cela rester très concentrés et compter sur notre public pour nous pousser à contrecarrer toutes les tentatives marseillaises.

À propos des supporters, ça s’annonce bouillant mardi. Ce Stade Pierre Mauroy, comment tu t’y sens ?
Si j’ai posé mes bagages au LOSC, c’est avant tout pour le projet sportif. C’est de cette manière que les dirigeants du club m’ont convaincu de venir. Le stade faisait partie de cet ensemble. Et en ce qui le concerne, il est magnifique et les supporters qui nous soutiennent le sont tout autant. Je ne montre pas facilement mes émotions sur la pelouse, mais sachez que je suis très heureux d’évoluer là…

… aux côtés d’un Sénégalais à ta gauche, d’un Danois à tes côtés, d’un Français à ta droite et d’un Nigérian dans les cages. Sur le plan de la communication en défense, ça ne doit pas être si simple, non ?
(il rit) Contrairement à ce qu’on peut penser, Simon (Kjaer) et Vincent (Enyeama) comprennent quasiment toutes les consignes ou les petits mots qu’on peut faire passer en français. Mais comme j’arrive aussi à traduire l’anglais, il n’y a pas de soucis en cas d’urgence ou quand l’entraîneur veut se faire comprendre.

En parlant de coach, que peux-tu raconter concernant le changement effectué à l’intersaison estivale ?
J’avais connu Rudi Garcia au Mans. D’ailleurs, je me souviens que durant ma dernière année, je voulais quitter le club en début de saison. Finalement Rudi est arrivé et a voulu me conserver. J’ai ensuite retrouvé le coach à mon arrivée au LOSC et j’ai passé deux bonnes années à ses côtés. Aujourd’hui, nous évoluons sous les ordres de René Girard et il existe une similitude entre les deux : ils ont gagné coup sur coup le championnat, l’un avec le LOSC en 2011, l’autre avec Montpellier en 2012, des équipes aux moyens plus limités que le PSG par exemple.

"Comme pour tout le monde, c’est primordial de sentir la famille derrière soi. Ça me motive encore davantage."

 

Marko, cela fait deux ans que tu vis dans le Nord. Tu es bien installé ?
Oui, je suis en famille avec ma femme et ma fille. J’ai de temps et temps mes parents et des amis qui font le voyage depuis le Monténégro pour me voir jouer. Cette saison, ils sont déjà venus une fois au Stade Pierre Mauroy. Comme pour tout le monde, c’est primordial de sentir la famille derrière soi. Ça me motive encore davantage.

Ce pays, le Monténégro, tu en défends également les couleurs. Que s’est-il passé durant les éliminatoires du Mondial 2014 alors que vous teniez la première place ?
Comme nous sommes une petite nation, nous ne disposons pas d’un gros effectif. On n’a eu beaucoup de blessés et on ne possède pas 35 joueurs comme la France. C’est ça qui nous a perturbés à un moment donné. Notre défaite à la maison face à l’Ukraine nous a fait mal (0-4, le 07/06). Nous étions pourtant à 0-0 à la mi-temps, à onze contre dix ! Mais nous avons fini à neuf… Certains joueurs n’ont pas su gérer les émotions, pourtant nous avions été les seuls à gagner à Kiev (0-1). J’espère que nous jouerons l’Euro 2016 en France et que je serai de la partie (large sourire).

Merci Marko Basa. La suite de l’interview est à retrouver dans "réservoir dogues", dans le journal Metronews et le programme de match au Stade Pierre Mauroy, mardi, pour LOSC-OM.