​​Quand le LOSC séduit à l’international

PAR MAXIME POUSSET

Quand on attire dans ses rangs le meilleur joueur de l’Euro 2016 ou l’un des plus grands espoirs du football nord-américain, on génère inévitablement sympathie et passion au-delà de ses frontières. Depuis 2017 et le lancement de ses comptes Twitter et Facebook en Anglais, Portugais et Espagnol, le LOSC voit chaque saison sa visibilité internationale s’accroitre. Mais comment sont organisées ces communautés de supporters lillois du bout du monde ? Aujourd’hui, à l’heure où le LOSC s’apprête à retrouver l’Europe, zoom sur la riche et dynamique communauté lusophone du LOSC.

Un Community Manager basé… au Brésil

C’est tweeté ! Regard déterminé et dreadlocks virevoltantes : la photo d’un Renato Sanches conquérant sous son maillot lillois est un véritable aimant à likes sur les réseaux sociaux. Mais saviez-vous qu’elle n’avait pas été publiée depuis le Domaine de Luchin, ni même au cœur du Stade Pierre Mauroy, mais à 9 000 kilomètres de là, au Brésil ? Social Media Manager pour les médias sociaux lusophones du LOSC, Wagner Leitzke, 26 ans, fait partie de ceux qui pilotent ces comptes destinés à des publics bien ciblés. « Pour moi, le LOSC représente l'avenir », énonce cet amoureux de ballon rond, dont la mission consiste à coordonner les activations, campagnes et autres contenus LOSC dans la langue de Camões.

« Au-delà de son projet sportif ambitieux, je perçois le LOSC avant tout comme un club très impliqué sur les thématiques sociales et digitales, qui cherche constamment à se développer, à s’ouvrir au monde tout en conservant un ancrage local fort auprès de sa communauté ».

 

Des joueurs ambassadeurs

Portugal, Brésil, Afrique lusophone… Pour s’ouvrir aux fans de ces communautés que l’on sait souvent passionnées de ballon rond, qui de mieux que José Fonte, Renato Sanches, Luiz Araujo ou autre Reinildo, véritables ambassadeurs du LOSC en leur pays, au cœur d’un effectif lillois qui compte aujourd’hui plus de dix nationalités ? « Nous communiquons quotidiennement sur Facebook et Twitter en segmentant selon les spécificités portugaises ou brésiliennes. Nous recevons également un soutien massif des fans de foot du Mozambique à propos de nos publications ciblées sur Reinildo, par exemple. Réussir à atteindre ces communautés et susciter un engagement avec elles est la preuve que le club est sur la bonne voie en termes d'internationalisation et de visibilité. »


Renato Sanches ? 2,3 millions d’abonnés sur Instagram

Susciter l’intérêt d’une communauté pour un joueur national qui brille sous le maillot lillois ? Facile, pour ne pas dire naturel. Mais parvenir à fédérer plusieurs milliers de followers derrière un club étranger et dont ces nouveaux fans n’ont parfois jamais vu un match est une autre paire de manches. « La Ligue 1 s’ouvre à d’autres marchés depuis quelques saisons, mais dans notre cas, ce qui prime, c’est d’interagir quotidiennement avec nos fans sur les réseaux sociaux, dans leur langue maternelle. Et pour ça, nous redoublons d’originalité pour leur fournir des informations, de l’engagement et du contenu créatif avec le bon ton. »

Si le LOSC s’est toujours imposé comme un club ouvert sur le monde, il a clairement franchi un palier depuis quelques saisons, en attirant désormais des joueurs dont la notoriété favorisent sa visibilité auprès d’autres publics. « La compétitivité récente du LOSC sur la scène nationale aide à le rendre plus populaire, c’est vrai. Mais il faut aussi pointer la puissance et la proximité de certains de ses joueurs avec leurs followers. » En d’autres termes, n’est pas Renato Sanches et ses 2,3 millions d’abonnés sur Instagram qui veut…

Rien qu’en 2019-2020, le compte Twitter lusophone du LOSC (@LOSC_PT) a gagné 55% de nouveaux abonnés par rapport à la saison écoulée, lui qui émerge désormais à plus de 15 000 followers. Sur Facebook, où les posts sont géolocalisés, on comptait en fin de saison dernière 147 500 abonnés, soit la communauté étrangère la plus vaste du LOSC sur ce réseau. Sans surprise, le Brésil arrive en tête des supporters lusophones du LOSC (124 943).
 

 


Quatre questions à...

LIMA.jpgGabriel Lima, 36 ans, supporter lillois à Bragança Paulista (São Paulo)

 
À quand remonte ta passion pour le LOSC ?
J’ai toujours regardé la Ligue 1, un championnat dans lequel beaucoup de Brésiliens ont explosé. Mais mon intérêt pour le LOSC s’est vraiment accentué en 2018, lorsque le club a recruté plusieurs de mes compatriotes (Luiz Araujo, Thiago Mendes, Thiago Maia, Gabriel). Je me suis alors pris de passion pour le LOSC.
 
Comment suis-tu les matchs du LOSC ?
Contrairement au championnat brésilien que je regarde avec mes amis, je suis surtout la Ligue 1 et le LOSC via Twitter et LOSC.fr, mais aussi par l’intermédiaire des nombreuses émissions de foot à la télé brésilienne.
 
Le championnat de France est-il particulièrement suivi au Brésil ?
On ne peut nier que la venue de Neymar au PSG a suscité un grand intérêt de la part des Brésiliens pour le football français. De nombreux fans de foot ont ainsi découvert le championnat de France au moment où il a rejoint le Paris Saint-Germain. Mais au-delà de Neymar, j’ai senti un grand intérêt pour le LOSC au moment où il a recruté les joueurs précités.
 
Croise-t-on des maillots du LOSC au Brésil ?
Pas encore. Il faut savoir qu’ici, on ne parle pas de la Ligue 1 ailleurs que dans les médias sportifs spécialisés dans le foot étranger. Ce n’est donc pas accessible à tous. On ne croise donc pas encore beaucoup de maillots de clubs français au Brésil, d’autant que peu de magasins en vendent. Il faut forcément passer par internet pour s’en procurer.