Ce que vous ne savez pas (encore) sur Amadou Onana

PAR MAXIME POUSSET

Il est la première recrue du mercato lillois. Lui, c’est Amadou Onana, 20 ans (il les fêtera le 16 août prochain) et bien déterminé à poursuivre sa brillante ascension sous son nouveau maillot. Vous ne connaissez pas encore ce grand milieu de terrain d’un mètre 95 ? On fait les présentations.

Une maman sénégalaise, un papa camerounais

Il n’a pas encore 20 ans, mais son passeport comporte déjà le sceau de plusieurs pays. Né au Sénégal, formé en Belgique, puis révélé en Allemagne, Amadou Onana s’apprête aujourd’hui à vivre en France. « J’ai grandi à Dakar. C’est là-bas que j’ai commencé le football, dans les rues, avec mes copains. C’est ma culture. À 11 ans, je suis parti m’installer en Belgique, à Bruxelles, avec ma famille, car mon père y vivait déjà. Je l’ai vu comme une belle opportunité de poursuivre mes études, mais aussi comme une occasion de faire quelque chose dans le football, car ça a toujours été mon objectif. »

 

À 15 ans, nouveau changement de pays, de langue, de culture

Côté foot, justement, le jeune homme est doué. Très vite, on lui prédit un avenir dans les plus grands clubs belges. Anderlecht, White Star Bruxelles, Zulte Waregem : il progresse d’année en année au sein des meilleures académies du Royaume, jusqu’à poursuivre sa route en Allemagne, à l’âge de 15 ans. « Je suis quelqu’un qui aime se lancer des défis. J’ai donc abordé cette aventure à Hoffenheim comme un nouveau challenge. Je pensais avoir fait le tour de la question en Belgique, j’ai donc voulu aller voir en Allemagne et montrer ce que j’avais dans le ventre. Je me suis vite adapté à cette nouvelle culture, j’ai rapidement appris l’allemand, car je parlais déjà le néerlandais, qui est une langue assez proche. »

 

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La Youth League comme antichambre des pros

Le jeune box to box progresse vite et bien, d’abord avec les U17 du TSG 1899 Hoffenheim, puis avec les U19 aux côtés desquels il découvre notamment la Youth League. Il affronte d’ailleurs par deux fois l’Olympique Lyonnais en 2018 (voir ici et ici), dans cette compétition phare du football européen chez les moins de 19 ans. « J’en garde vraiment le souvenir d’une expérience folle, qui m’a permis de jouer contre les meilleurs jeunes de mon âge. J’y ai beaucoup appris et vécu de grands moments. »

 

Une première saison chez les pro réussie

Le monde pro, Amadou Onana le touche du doigt. À l’été 2020, il signe à l’Hambourg SV, un club emblématique du football allemand, relégué en deuxième division (2.Bundesliga) en 2018. Il ne tarde pas à s’y imposer dans l’entrejeu pour sa toute première saison chez les séniors. « C’est sûr que le football professionnel va plus vite, il faut prendre rapidement des décisions, mais j’ai réussi à m’adapter et à me faire une place dans ce club mythique qui n’a d’ailleurs rien à faire en deuxième division et à qui je souhaite de remonter au plus vite. » Le HSV termine la saison 2020-2021 au pied du podium, ratant le barrage de montée de 4 points.



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Premier match… Et premier but

Nous sommes le 14 septembre 2020, Hambourg se déplace sur la pelouse du Dynamo Dresde en 1/32ème de finale de la Coupe d’Allemagne. On joue la 60ème minute, le Rothosen (surnom du club hambourgeois) est mené 3-0 quand Daniel Thioune, l’entraîneur du HSV offre à Amadou son grand plongeon chez les professionnels en match officiel. Une trentaine de minutes plus tard, le jeune Belge réduit le score, inscrivant au passage son premier but chez les pros. « J’ai des frissons rien qu’à y repenser. Je rentre en jeu, c’est mon premier match et j’arrive à marquer quelques minutes plus tard devant 12 000 personnes. C’était… pfiou ! »

 

Pied droit ou pied gauche ? Pourquoi choisir ?

En fouillant un peu sur internet, on découvre que le néo Dogue est ambidextre. Pour en avoir le cœur net, on lui a posé la question… « Mon pied fort est le droit, c’est celui avec lequel je centre et je fais des passes. Mais je me suis rendu compte que je tirais mieux du gauche, que j’avais plus de puissance… »

 

Un numéro de légende

Dans le dos, Amadou portera le numéro 24, celui-là même qui hier encore s’imprimait dans le dos d’autres milieux lillois de qualité, comme Christophe Landrin, Rio Mavuba ou Boubakary Soumaré. Mais au fait, pourquoi le 24 ? « J’ai une relation particulière avec ce numéro, je suis un très très grand fan de Kobe Bryant. C’est un peu ma mentalité, celle de tout donner, d’essayer de donner le meilleur de moi-même. C’est un numéro qui me caractérise et que je portais déjà à Hambourg. »



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Polyglotte et musicien

Du fait de sa multiculturalité, Amadou Onana parle cinq langues : le français, l’anglais, l’allemand, le néerlandais et le wolof. Touche à tout, celui que ses partenaires surnomment "Ama" s’est aussi lancé dans la pratique du piano. « J’essaye d’être créatif, d’essayer des choses. J’ai donc appris tout seul à jouer du piano, grâce à des vidéos sur internet. J’aime beaucoup, je trouve que ça me détend. »





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