​Formation : Stéphane Noro de retour au LOSC

PAR MAXIME POUSSET

Né à Lille, puis formé et lancé chez les pros par le LOSC, Stéphane Noro a sillonné le football français pendant une quinzaine d’années, à partir des années 2000. À aujourd’hui 42 ans, ce Dogue pur jus a effectué son retour au club, début janvier. Il a intégré le centre de formation comme entraîneur adjoint du groupe Pro 2. On en a profité pour dérouler avec lui le fil de sa carrière et le contour de ses nouvelles missions. Entretien.

7a1abd7a-d217-440b-b33e-2270ef6fb55e.jpgPour les supporters lillois qui ne te connaissent pas, notamment les plus jeunes, peux-tu te présenter ?
Je m’appelle Stéphane Noro, j’ai 42 ans, je suis un ancien joueur de football professionnel. J’ai été formé ici au LOSC où je suis arrivé à l’âge de 10 ans. J’y ai franchi toutes les étapes, des pupilles à mon premier contrat pro, avant de faire quelques apparitions en D2 à l’époque. J’ai ensuite quitté le club et signé dans différents clubs français, en Ligue 1 et Ligue 2.

Durant ton enfance, le LOSC était-il le club de ton cœur ?
Oui, bien sûr. Je suis 100% Lillois. Je suis né ici, j’ai vécu à Lille puis à Lomme, et tout petit déjà, mon père m’emmenait à Grimonprez, comme le dit la chanson. Je me souviens des années Abedi Pelé Jocelyn Angloma, Gaston Mobati, le maillot « Peaudouce ». Donc le fait de jouer dans mon club de cœur, celui de ma ville, d’y franchir toutes les étapes, c’était top. Je suis issu de la même génération que Geoffrey Dernis, mais j’ai aussi côtoyé les frères Cheyrou, Alain Raguel, Matthieu Delpierre, Stephane Dumont ou encore Matt Moussilou.

Au LOSC, tu effectues tes premiers pas chez les pros à l’aube de l’an 2000, sous la houlette d’un certain Vahid Halilhodzic. Que gardes-tu de ces années ?
Quand tu commences chez les pros avec Vahid Halilhodzic comme coach, je pense que tu peux voyager un peu derrière... Qu’importe les coachs que tu côtoieras ensuite, tu as reçu un cadre très strict, très carré. Et cette grande rigueur s’appliquait d’ailleurs surtout aux jeunes joueurs. C’est forcément quelque chose qui marque. J’ai le souvenir de séances d’entraînement très difficiles. Mais quand on est jeune professionnel, ça forge, ça sert pour la suite.

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En 2000, le LOSC décide de te prêter à Reims, en National pour t’aguerrir.
Je venais de signer mon contrat mon premier contrat pro. J’ai fait quelques apparitions en deuxième division la saison du titre (2000) et celle d’avant. J’évoluais milieu axial et la concurrence à mon poste était rude. Il y avait Christophe Landrin, Fernando D’Amico, Bruno Cheyrou, Carl Tourenne, Pat’ Collot… Pour un jeune joueur, c’est difficile de s’imposer. J’ai donc été prêté à Reims (National) la saison suivante (2000-2001). On termine 5ème avec à la clé, un super parcours en Coupe de France (quart de finale).

Parmi tes coéquipiers au Stade de Reims figure un certain Olivier Létang…
Oui (sourire) On jouait ensemble au milieu de terrain. Olivier est gaucher et moi droitier. C’était un joueur élégant, propre dans ses interventions et très juste techniquement. On sentait déjà chez lui à l’époque la fibre et les qualités nécessaires pour devenir le dirigeant qu’il est aujourd’hui. Il occupait d’ailleurs des fonctions administratives au club en plus de son rôle de joueur.

Après une saison pleine en Champagne (38 matchs), tu retrouves le LOSC à l’été 2001. Mais entre-temps, le club s’est qualifié pour la Champions League…
À mon retour, j’avais le choix entre réintégrer l’effectif du LOSC qui venait effectivement de se qualifier pour la Champions League, mais sans la garantie de jouer, d’autant que le club projetait logiquement de se renforcer. Mon autre choix consistait à accepter l’offre de Sedan qui venait de terminer 5ème de Ligue 1 et de se qualifier pour la Coupe de l’UEFA. On m’y proposait certainement davantage de temps de jeu. J’y ai donc signé et c’est là-bas que je me suis révélé. J’y suis resté 5 saisons et demi, avec beaucoup de bons moments, de grands parcours en Coupe de France (demi-finale en 2002, puis une finale en 2005), une montée... J’ai également eu la chance de marquer quelques beaux buts sur des frappes de loin. C’est même ce qui m’a valu ce fameux surnom (ndlr : « le Juninho des Ardennes »).
Metz, Troyes, Le Havre, Strasbourg, Limassol…

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Tu poursuis une jolie carrière entre Ligue 1, Ligue 2 et expérience à l’étranger. Puis en 2014, tu raccroches les crampons.Quels furent alors tes projets ?
J’ai d’abord décidé de revenir vivre chez moi, à Lille. J’ai pris un peu le temps de me poser et de me reposer pour basculer quelques mois plus tard sur une reconversion en tant qu’éducateur. J’ai passé mon BEF et j’ai commencé à l’US Lesquin, avec les U16, puis les U18 et enfin les Séniors. J’ai ensuite rejoint le FC Seclin où j’étais jusqu’à la fin de l’année 2021 l’entraîneur de l’équipe première en Régional 2. Et depuis début janvier, c’est le début d’une nouvelle aventure au LOSC.

Vingt-deux ans après, te voilà donc de retour dans ton club formateur. Que ressens-tu au moment de ces retrouvailles ?
Je suis très content et fier de revenir ici. Bien sûr, ce n’est plus le même LOSC que ce lui que j’ai connu à l’époque de Grimonprez-Jooris où les équipements n’étaient pas les mêmes. J’arrive dans un club qui a grandi, qui a évolué dans le bon sens. Aujourd’hui, le LOSC est un grand club français de par ses infrastructures et ses résultats. Nous sommes quand même champions de France et qualifiés pour les 1/8èmes de finale de la Champions League.

Ce lien avec le LOSC n’a jamais été rompu au fil de ta carrière. Tu confirmes ?
C’est vrai. J’ai toujours eu un attachement pour le club. Il m’arrivait d’ailleurs régulièrement de jouer avec les Anciens Dogues. J’ai aussi beaucoup de respect pour les gens qui travaillent ici et que je connais pour certains depuis mon enfance. Si on parle de Jean-Michel Vandamme ou de Michel Robillard, ils ont participé à mon éducation sportive et humaine. J’ai pour eux le plus grand respect.

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Quel projet t’a été présenté à ton arrivée ?
J’arrive en tant qu’adjoint de Stéphane Pichot sur le groupe Pro 2. L’objectif est d’abord d’intégrer toutes les composantes du club. Je viens d’une structure amateur, il faut donc assimiler de nouvelles méthodologies de travail avec en ligne de mire, l’ambition de conduire un maximum de jeunes talents jusqu’aux pros.

En quoi ta mission est-elle différente de ce que tu as pu connaître dans ton passé d’éducateur ?
L’objectif n’est pas le même. Au LOSC, on a pour vocation à développer les joueurs, leur apporter les éléments nécessaires à leur progression, pour qu’à terme, ils intègrent le groupe pro. Tandis que lorsque tu es entraîneur d’un club amateur, ton objectif est de préparer le match du week-end dont seul le résultat compte. Je ne dis pas que nous n’accordons au LOSC pas d’importance aux matchs. Bien sûr que nous restons des compétiteurs, mais la priorité est placée sur le développement des joueurs. Et en ce sens, les derniers exemples de signature de premier contrat pro de José Bica ou Leny Yoro sont des signes positifs.


708705802.jpgStéphane Noro

Né le 22 novembre 1979 à Lille
Milieu de terrain

Clubs :
France_12.png OSM Lomme
France_12.pngLOSC (1989-2000)
France_12.png Stade de Reims (2000-2001)
France_12.png CS Sedan Ardennes (2001-2004)
France_12.png FC Metz (2003-2004)
France_12.png CS Sedan Ardennes (2004-2007)
France_12.png ESTAC Troyes (2007-2008)
France_12.png Le Havre AC (2008-2010)
France_12.png RC Strasbourg (2010-2011)
Chypre_0.png Apollon Limassol (2011-2012)
France_12.png RC Strasbourg (2012-2014)