LE CONTEXTE

« Je dois être le seul à y croire dans cette salle. » En conférence de presse d’avant-match, au moment de planter le décor de cette seconde manche entre son équipe et Chelsea, Jocelyn Gourvennec a posé le doigt sur un élément central de ce 1/8ème de finale retour de Champions League : la croyance, la confiance, l’espérance en un mot, la foi, celle en son équipe et en sa capacité à renverser le champion d’Europe et du monde qui s’était imposé 2-0 à l’aller. Oui, les Lillois y croient et avec eux, tout un peuple, même si chacun sait que ce sera dur et qu’un  immense exploit serait nécessaire pour se qualifier. Mais la grande histoire du football n’est-elle pas jalonnée de belles histoires ?

 

 LE MATCH

C’est sans Renato Sanches, blessé, mais avec Burak Yilmaz, associé à Jonathan David que les Dogues s’avancent dans un Stade Pierre Mauroy bondé, surchauffé et escortant son LOSC – tout dernier représentant français en Champions League – avec une immense ferveur. Les Dogues réussissent leur entame. Leur pressing, très haut, pose problème à leur adversaire. Reste maintenant à s’approcher du but anglais. À l’entrée de la surface, Burak Yilmaz frappe. Ça part fort, c’est cadré, mais malheureusement contré au dernier moment (8’). Dans la foulée, le coup-franc direct du Kral passe juste au-dessus (11’). Qu’importe, le LOSC est là, bien présent et concentré. D’un temps fort à l’autre, les Blues tentent d’inverser le rapport de force mais Lille ne concède rien. Mieux, le LOSC continue de se montrer souverain et s’en trouve logiquement récompensé. Coup-franc excentré côté droit à l'entrée de la surface. Le ballon navigue puis revient sur Jorginho qui le touche de la main dans un immense cafouillage. L’arbitre ne siffle pas puis va finalement consulter la VAR et accorde un penalty…Que Burak Yilmaz transforme en force (1-0, 38’). Mais en face, il y a un réalisme froid. Glacial, même. Lancé en profondeur côté droit, Pulisic résiste au retour de Sven Botman et croise parfaitement sa frappe dans le petit filet opposé (1-1, 45’+3).







Au retour des vestiaires, tout est donc à refaire. Le LOSC replonge dans la partie avec la même détermination, la même rage. Et qui d’autre que Burak Yilmaz pour relancer la machine ? Alerté sur un long centre de Jo Bamba, le buteur turc place un coup de tête qui passe juste à côté du cadre (52’). Malheureusement pour le LOSC, Seven Botman et Zeki Çelik se blessent conjointement dans la foulée. Ils cèdent précocement leur place à Amadou Onana et Timothy Weah (58’). La rencontre tombe quant à elle dans un faux rythme qui n’arrange pas les affaires lilloises. Rien de tel qu’un petit frisson pour la relancer. Sur un corner vite joué, Burak centre pour Xeka dont la tête croisée s’écrase sur le poteau d’un Mendy immobile, battu (63’). « Si c’est dedans, c’est pareil », a-t-on certainement soufflé en tribune. Mais ce n’était pas dedans et ça change tout, car en face, malheureusement, ça l’est. Il ne suffit que d’une demi-occasion à Azpilicueta pour tuer le match en reprenant un centre au second poteau (1-2, 71’). Une ultime parade de Leo Jardim face à Alonso (90'+2) et on s'arrête-là.



Le brillant parcours lillois en Champions League s’achève dans un Stade Pierre Mauroy évidemment déçu mais profondément reconnaissant envers son équipe pour la foule d’émotions offertes depuis le début de cette campagne. Celle-là même qui aura vu le LOSC terminer en tête de son groupe, s’imposer à Seville, à Wolfsburg avant de se hisser au niveau de Chelsea, le champion d’Europe et du monde en titre qu’il a su bousculer. La tête haute, Lille achève ce joli chapitre de sa riche histoire européenne. On a hâte de vivre le prochain...

 

 LE MOMENT

38ème minute. Le coup franc de Jonathan Bamba excentré côté droit à l’entrée de la surface revient dans le tas en deux temps. Au détour d’un cafouillage, Xeka pousse le ballon de la poitrine sur Jorginho qui repousse de la main. L’arbitre ne siffle rien malgré la bronca monumentale du Stade Pierre Mauroy. À l’issue de l’action, il décide finalement d'aller consulter la VAR par lui même. Cette dernière est formelle. Penalty pour le LOSC ! En leader expérimenté qu’il est, Burak Yilmaz s’en charge et transforme en force dans la lucarne droite !

 L'HOMME

Burak Yilmaz. Les grands joueurs répondent présent dans les grands matchs. Dès le début de la rencontre, il a incarné la principale menace offensive d’un LOSC survolté. Disponible, concentré et appliqué, le Kral a ouvert le score en patron, accrochant la lucarne sur penalty sans trembler. Charismatique sur le terrain, il a également souvent harangué un public lillois qui n’en demandait pas temps pour s’enflammer. 

 LA SUITE

Pas le temps de souffler, on rebascule très vite sur la Ligue 1. Ce samedi (21h), les Dogues enchaîneront un troisième match en un peu plus d’une semaine. Les Lillois se déplaceront à Nantes avec l’ambition de continuer leur progressive remontée au classement. Viendra ensuite le temps de la dernière trêve internationale de la saison, avant d’attaquer la dernière ligne droite.

 

 la feuille de match

 losc - CHELSEA FC  1-2 (1-1)

1/8ème de finale retour de l'UEFA Champions League - Saison 2021-2022

Mercredi 16 mars 2022 (21h) - Stade Pierre Mauroy (toit ouvert) - 49 048 spectateurs

Arbitre : M.Massa



Buts : Yilmaz (38' sp) pour le LOSC ; Pulisic (45'+3), Azpilicueta (71') pour Chelsea

Avertissements : Chalobah (34') pour Chelsea ; Gudmundsson (43'), Fonte (90'+4) pour le LOSC



LOSC : Jardim – Çelik (Weah, 58') Fonte (c.), Botman (Onana, 58'), Djaló – Bamba (Gomes, 77'), André, Xeka, Gudmundsson (Bradaric, 77') – Yilmaz, David (Ben Arfa, 77')

Entraîneur : Jocelyn Gourvennec



Chelsea : Mendy – Azpilicueta (c.), Christensen (Chalobah, 33'), Thiago Silva, Rüdiger, Alonso – Kanté, Jorginho (Loftus-Cheek, 74'), Kovacic (Mount, 46') – Pulisic (Lukaku, 74'), Havertz (Ziyech, 83')

Entraîneur : Thomas Tuchel