Rudi Garcia (Entraîneur du LOSC)

Tous les regards tournés vers Ajaccio. « Même si je ne suis pas sûr que la qualité de la pelouse soit très bonne, on fera comme d’habitude, c’est-à-dire essayer de jouer notre jeu pour l’emporter. On sait que ce n’est pas à la lecture du classement qu’on gagnera. Il faudra respecter cet adversaire car, on l’a vu à la vidéo, c’est une équipe qui a des arguments, qui a envie de s’en sortir et qui jouera pour prendre des points. Quoi qu’il arrive, il faut toujours être engagé et prêt psychologiquement. Peu m’importe la suite, on aura le temps de s’y pencher dès 21 heures samedi. Pour le moment, on a toujours été présent sur les matchs qui précédent la Champions League, tant physiquement que mentalement, alors continuons comme ça. Montrons qu’on a retenu la leçon de Valenciennes, sous peine de revoir resurgir les commentaires logiques qui diraient qu’on a la tête au match suivant. Mais j’ai des joueurs intelligents qui ne commettront pas cette erreur. »

Bien défendre, l’affaire de tous. « Je souligne toujours que quand on prend des buts, c’est l’affaire de tous, même s’il arrive parfois que ce soit la conséquence d’une erreur individuelle. Mais quand on n’en encaisse pas, c’est l’affaire de tous aussi et pas que de la défense. Toute l’équipe est performante dans la transition action offensive-replacement défensif. Il faut qu’on défende à onze. Après, notre philosophie de jeu d’attaque ne change pas. Mais si on est plus solide défensivement, ça peut permettre d’être moins réaliste devant. À Moscou, on a été performant dans le pressing, à Toulouse on était bien en place. On défend ces derniers temps de manière plus compacte. On peut aussi mettre l’accent sur le talent individuel de nos défenseurs et de notre gardien. »

S’accrocher au bon wagon. « Dans ce championnat, ça court vite devant, on le voit avec Montpellier qui engrange les points. Maintenant, on en a eu l’expérience l’an dernier, ce n’est pas facile d’assumer le rôle de leader. D’un coup, on est l’équipe à battre, nos moindres faits et gestes sont épiés. Paris était premier et finalement est repassé deuxième contre toute attente, alors qu’on parle d’un grand club comme le PSG. Voyons comment les Montpelliérains géreront la pression de la première place. Je leur souhaite qu’ils la tiennent. De notre côté, on a plus de points que l’an dernier. Si on pouvait être en tête, on y serait avec plaisir,  mais il y a deux meilleures équipes devant nous. Puis au moindre faux-pas, n'oublions pas que Lyon, Toulouse, Rennes peuvent gagner des places. »

Le temps de voir pour Obraniak. « La réaction de Ludo est tout à fait compréhensible (concernant ses envies exprimées de départ au mercato d’hiver). L’Euro est en vue, il a envie d’y figurer avec sa sélection, c’est logique. Après, je ne m’exprime pas sur ses envies. De mon point de vue, je le trouve beaucoup mieux en ce moment, c’est pour cela qu’il a débuté le dernier match face à Brest. La semaine qui a précédé cette rencontre, il a été très bon et logiquement titularisé. J’ai d’ailleurs aimé son match. On verra s’il est opportun d’accéder à sa demande. Ce qui compte c’est qu’il soit à 100% quand il joue avec nous. »

Franck Béria (Défenseur du LOSC)

Ils connaissent la formule. « Il n’y a pas de secret : se projeter sur Trabzonspor avant Ajaccio est un danger. Le match réalisé à Toulouse nous le prouve car il nous a permis de bien enchaîner à Moscou. On avait réussi à produire du jeu, à jouer avec nos vertus. C’est la seule solution pour bien aborder la Champions League ensuite. »

Cap sur la Corse ! « Ajaccio, c’est le match piège par excellence. Méfions-nous de l’opinion publique. On part peut-être avec le statut de favori, pour autant le contexte s'annonce compliqué. Certes, on n’a pas envie de perdre contre la lanterne rouge, mais on s’attend à un match acharné, face à une équipe aux dents longues qui sait jouer au ballon. Les Ajacciens nous penseront peut-être démobilisés et la tête à la coupe d’Europe. Après, on sait qu’on est capable de répondre dans des contextes difficiles comme ceux-ci. Engrangeons un maximum de points et de victoires durant ce mois de décembre, il n’y a que ça qui compte. »

Deuxième meilleure défense de France. « Quand il y a une solidité défensive, on remercie souvent les défenseurs, mais il faut aussi souligner le travail des offensifs. La vérité est différente à chaque match, les adversaires ne sont pas les mêmes. On s’adapte au mieux, on mettant beaucoup de sérieux, de rigueur car on sait qu’il est plus facile de gagner des matchs quand on ne prend pas de but. »

Bleu un jour ? « Beaucoup de joueurs aspirent à être en Équipe de France. Quand tu es un joueur polyvalent comme c’est un peu mon cas, il est difficile de se fixer et de postuler à une position précise. Tu dépannes, tu as du temps de jeu mais en termes de progression, ça n’est pas pareil que lorsque tu es concentré à 100% sur le même poste. Malgré tout, je pense qu’il y a plus d’avantages que d’inconvénients de pouvoir évoluer un peu partout. Être sélectionné est un rêve, comme pour tout joueur. Maintenant, le sélectionneur a une logique et intronise de la jeunesse. Il faut savoir être patient et relativiser. Mon objectif aujourd’hui est de durer sur le terrain. C'est vrai qu'en ce moment, à l’image de l’équipe, je me sens bien physiquement. Il faut dire que quand tu enchaînes les bons résultats, c’est un cercle vicieux : plus tu gagnes, plus tu as envie, mieux tu récupères, le tout, avec beaucoup de travail. »

Pour rappel, Ajaccio-LOSC, 16e journée de Ligue 1, c’est samedi 3 décembre (coup d’envoi 19 heures) au stade François Coty.