L'après-match

Un homme dans le match : Mohamed Bayo

Il avait traversé la première partie de saison comme une bête en cage, prête à jaillir du banc des remplaçants où Paulo Fonseca le regardait patiemment évoluer, apprendre et étudier le jeu des Dogues dans l'attente de son avènement. Titulaire face à Troyes ce dimanche, auteur d'un doublé, Mohamed Bayo (24 ans) a tenu ses bonnes résolutions en 2023, avec déjà quatre buts (si l'on compte celui inscrit face à Clermont le 28 décembre) depuis la reprise des compétitions. Il n'en avait pas encore inscrit en match officiel jusqu'ici. 

Arrivé au Domaine de Luchin dans le coeur de l'été, le 13 juillet, Mohamed Bayo a passé les premiers mois au LOSC dans l'ombre de ses partenaires, grapillant çà et là les minutes de jeu. Victime malgré lui de la profondeur de banc du coach Fonseca autant que de la réussite de ses collègues, le transfuge de Clermont attendait patiemment son heure, comptant sur ses qualités pour faire sa place sur une feuille de match. Sa titularisation face à Troyes ce dimanche récompensait autant sa résilience durant les derniers mois, que le produit de ses efforts des dernières semaines : remplaçant et buteur à Clermont (28/12) et en Coupe de France (08/01) la semaine passée, Bayo commençait à inscrire son nom sur les tableaux des scores. 

 

Bayo troyes

 

Alliage de puissance et de vitesse

Son premier but face à Troyes ce dimanche illustre bien l'alliage de puissance et de vitesse qui caractérise le numéro 27 : placé à la limite du hors-jeu, le Guinéen emmène d'un coup de patte un ballon de Gomes, laissé par un David aussi généreux que clairvoyant, pour fusiller du droit le gardien de l'ESTAC d'une frappe croisée imparable ! 

Signe de sa confiance du moment, le second pion du LOSC est - quasiment - pour lui seul, même si c'est Jonathan David qui cette fois inscrit le but. Placé à la limite de la défense, une position préférentielle pour ce grand gabarit (1M88), Bayo pique subtilement le ballon pour passer le défenseur troyen, et envoie un missile sur... le gardien, qui ne peut que remettre le ballon en vie dans les pieds de David. Le Canadien finit le boulot commencé par le Guinéen, symbole d'une paire qui fonctionne.

Bayo cherche plus la profondeur que David, et il libère des espaces pour Jonathan. C'est une bonne option pour notre jeu.

Sorti épuisé sous les chants des supporters

Les deux pieds systématiquement sur la ligne fictive du hors-jeu, le numéro 27 a enchaîné les courses dans les trente derniers mètres de la moitié de terrain troyenne ce dimanche. Un investissement qui n'échappe pas à l'oeil du coach Fonseca, lequel le "sortira" à sa demande dès la 70ème minute : l'attaquant est à bout de forces, mais le public, qui entonne immédiatement un chant à sa gloire, ne s'y trompe pas : Bayo a fait le boulot.

Car, campé dans la zone de vérité aussi souvent qu'il le peut, Bayo peut compter sur une équipe tournée vers l'avant pour saisir chaque ballon de David, Cabella, Ounas, Zhegrova et les autres. Preuve en est, son second but fut un trésor d'opportunisme, puisque c'est un tir puissant de Tim Weah, allumé loin de la surface troyenne, qui a fini opportunément sur ses pieds

Voilà peut-être l'enseignement d'un match, peut-être d'une année : quand on lui donne, Bayo ne laisse plus passer sa chance.

bayo troyes